Le marché canadien de l'emploi a accueilli 44 000 nouveaux employés le mois dernier, grâce à la création de certains postes temporaires dans l'administration publique, vraisemblablement attribuables à la tenue de l'élection fédérale, a indiqué vendredi Statistique Canada.

Le taux de chômage a quant à lui reculé d'un dixième de point de pourcentage pour s'établir à 7 % en octobre, a précisé le plus récent rapport de l'agence fédérale.

Statistique Canada a cependant noté que la semaine de référence de son enquête, qui a fait état d'une augmentation de 32 000 emplois dans les administrations publiques, avait empiété sur les dernières journées d'activités avant la tenue de l'élection fédérale du 19 octobre. L'enquête sur la population active s'est en effet déroulée du 11 au 17 octobre.

« Cette hausse a été observée dans toutes les provinces et s'est produite surtout dans le travail temporaire, coïncidant avec les activités relatives à l'élection fédérale tenue récemment », a écrit l'agence.

Historiquement, les rapports sur l'emploi de Statistique Canada ont détecté des gains temporaires similaires dans l'emploi lors d'élections ou de la tenue de recensements.

« Mais les gains ne se trouvent pas seulement dans les administrations publiques - il ne s'agissait pas seulement de l'élection », a cependant observé Krishen Rangasamy, économiste principal pour la Banque Nationale.

« La bonne chose avec ce rapport, c'est que nous observons des gains dans le secteur privé. D'énormes gains dans l'emploi du secteur privé, alors c'est encourageant. »

Les données sur le mois d'octobre ont montré que les employeurs du secteur privé avaient embauché un total net de 41 300 travailleurs, tandis que ceux du secteur public en ont embauché 30 500.

Le gain net du mois dernier était plus élevé que celui attendu par les économistes, qui visaient une création de 10 000 emplois. En septembre, quelque 12 000 emplois avaient été créés.

Sur une base annuelle, le Canada comptait le mois dernier 143 400 travailleurs de plus qu'en octobre 2014, a indiqué Statistique Canada. Par ailleurs, le nombre total de travailleurs a franchi pour la première fois le cap des 18 millions.

« Mais tout n'était pas rose », a poursuivi M. Rangasamy, qui a souligné que le rapport faisait état de faiblesses dans les secteurs de la construction et des ressources naturelles.

« Alors, en fait, ce que cela signifie, c'est que l'économie fait toujours son chemin à travers le choc des prix du pétrole. »

Le secteur pétrolier éprouve des difficultés depuis le plongeon du cours de l'or noir, à la fin de l'an dernier. Les prix du pétrole restent faibles, ce qui nuit aux industries des ressources naturelles de certaines parties du pays.

Les données du rapport sur l'emploi du mois d'octobre témoignent de certaines différences régionales, a noté M. Rangasamy.

L'Alberta, durement touchée par le plongeon des prix du pétrole, a affiché une perte nette d'emplois, tandis que l'Ontario, la Colombie-Britannique, le Nouveau-Brunswick et le Manitoba ont gagné des emplois.

Les autres provinces n'ont pas enregistré d'importants changements. Au Québec, 5600 emplois ont disparu et le taux de chômage est resté inchangé à 7,7 %.

Par ailleurs, le rapport de Statistique Canada a noté que le nombre d'emplois à temps partiel avait grimpé de 35 400 le mois dernier, tandis que le nombre d'emplois à temps plein n'a avancé que de 9000.

Le taux de chômage chez les jeunes de 15 à 24 ans a reculé à 13,3 %, comparativement à 13,5 % en septembre. L'économie a créé 14 100 emplois pour les jeunes travailleurs en octobre par rapport au mois précédent.

Dans une note à ses clients, l'économiste Leslie Preston, du service d'études économiques de la Banque TD, a écrit vendredi que le marché du travail s'était bien tenu même si le produit intérieur brut - une large mesure de l'activité économique d'un pays - s'est contracté pendant les deux premiers trimestres de 2015.

Mme Preston s'attend cependant à ce que les gains du marché de l'emploi ralentissent dans les mois à venir.