Trente mois après son lancement, le fonds de capital-risque TVM VII boucle son financement, mais ajuste surtout sa ceinture. Sa taille, prévue initialement à 150 millions US, dépasse désormais les 200 millions US.

La nouvelle souffle comme un vent doux sur l'industrie des sciences de la vie du Québec, malmenée ces dernières années par le départ en série de ses principaux centres de recherches pharmaceutiques.

C'est qu'en plus d'être basés à Montréal, les gestionnaires du fonds se sont engagés à consacrer 70 millions à des sociétés de biotechnologies du Québec. Et ils ont déjà rempli en partie leur promesse, explique Luc Marengere, partenaire associé chez TVM.

«On a déjà commis 55 millions US dans 4 entreprises québécoises, dit-il. Et on s'attend à dépasser les 100 millions US d'ici à ce qu'on finisse de bâtir notre portefeuille.»

Stade précoce

Par ses investissements dans les sociétés de biotechnologies, TVM finance le développement de médicaments qui se trouvent encore à un stade précoce de développement. Son objectif est de les conduire au seuil des études de phase II, soit après qu'on a démontré leur innocuité pour l'humain, mais avant qu'on ait fait la preuve de leur efficacité.

«L'atteinte de ce jalon de développement nous permet d'ajouter beaucoup de valeur au médicament», explique Luc Marengere, qui prévoit profiter de l'atteinte de cette étape pour céder les parts de TVM dans ces projets. Malheureusement, seulement une partie des molécules développées réussissent à remplir leurs promesses, d'où l'importance pour TVM de répartir le risque.

En gonflant la taille de son fonds à 200 millions US, la société de capital-risque peut maintenant investir dans un plus grand nombre d'entreprises, soutient Luc Marengere. Selon lui, le portefeuille du fonds devrait comporter de 15 à 18 noms à son terme, soit d'ici mars 2017. Il en contient cinq jusqu'ici.

«Maintenant, l'accent, c'est de bâtir le portefeuille», dit-il justement. Au cours de l'année qui vient, cinq nouveaux noms devraient s'ajouter à la liste, selon lui. «On en a déjà ciblé trois», ajoute-t-il.

Des retombées pour le Québec

Par ses investissements, TVM contribue à nourrir l'écosystème québécois d'entreprises du secteur des sciences de la vie, soutient Luc Marengere.

«Des 61 millions de dollars, ou 55 millions US, consacrés jusqu'ici à des biotechs québécoises, environ 20 millions sont et seront dépensés dans des entreprises sous-traitantes d'ici», dit-il.

«Selon les données de l'industrie, chaque quantum de 125 000$ soutient un employé dans l'industrie pendant un an, ajoute-t-il. En se basant uniquement sur les 4 investissements que nous avons faits jusqu'ici, ça correspond à environ 160 emplois.»

Si TVM parvient à consacrer, comme elle l'envisage, plus de 111 millions à des sociétés de biotechnologies d'ici, son empreinte sur l'écosystème québécois devrait être d'autant plus imposante selon les estimations de Luc Marengere. «Ça voudrait dire presque 300 emplois soutenus par notre fonds uniquement dans des sociétés québécoises», affirme-t-il.

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TMV VII EN CHIFFRES

201,6 millions US

Taille finale du fonds

65 millions

Part de Teralys, le fonds de fonds québécois

75 millions

Part d'Eli Lilly, entreprise pharmaceutique américaine qui participe au développement des médicaments par l'entremise de sa filiale Chorus

20 millions

Part de BDC Capital de risque

Quatre biotechs québécoises financées par TMV VII

> Kaneq Bioscience: diabète de type II

> GLWL: diabète de type II

> PRCL Research: psoriasis

> FAAH Pharma: névralgie postherpétique