Les journaux canadiens ont un problème de recettes à régler en passant du papier aux supports numériques, a estimé mardi John Hinds, le patron de l'association canadienne des journaux, en réfutant tout problème de lectorat.

«Les journaux n'ont pas un problème de lectorat», a affirmé John Hinds dans une interview au quotidien Vancouver Sun. «C'est une grosse erreur» de penser cela, a-t-il poursuivi.

Mais il a reconnu que le secteur de la presse écrite avait «un problème de recettes à mesure que le contenu passe sur des supports multi-plateformes».

Le directeur général de l'association des journaux a estimé que ce serait une erreur d'anticiper dans les prochains mois d'autres fermetures de journaux, après celle annoncée lundi du Kamloops Daily News, un petit quotidien local de Colombie-Britannique.

Le secteur de la presse écrite doit tenir compte de l'environnement économique, comme la baisse des recettes publicitaires, les coûts du travail ou les difficultés économiques locales, a-t-il ajouté.

Une situation qui a prévalu à la fermeture prévue début mars du Kamloops Daily News. «Malheureusement, les réalités de notre secteur, le marché de la publicité locale et notre situation sociale ont été des obstacles trop importants à surmonter pour nous», a écrit le directeur de la publication du quotidien, Tim Shouts, dans l'édition de lundi.

En 2013 au Canada, a rappelé John Hinds, un seul journal a modifié son rythme de parution en passant de quotidien à hebdomadaire.

Une récente étude de NADBank, institut d'étude des quotidiens au Canada, montrait que les Canadiens gardaient une forte habitude de consommation de la presse, avec 8 personnes sur 10 qui lisent au moins une fois par semaine un journal.