Le réseau social en ligne Facebook a ravi la Bourse mercredi avec de nouveaux progrès dans la monétisation des accès mobiles à son site qui ont dopé ses résultats trimestriels.

«Notre travail pour faire du mobile le meilleur moyen d'accès à Facebook donne de bons résultats, et nous fournit des bases solides pour l'avenir», s'est félicité le PDG Mark Zuckerberg.

Au deuxième trimestre, 41% des recettes publicitaires du groupe sont venues du mobile, contre seulement 30% sur les trois mois précédents et rien du tout il y a un peu plus d'un an.

Mark Zuckerberg a souligné lors d'une conférence avec des analystes que Facebook comptait désormais davantage d'utilisateurs quotidiens sur des appareils mobiles que sur des ordinateurs de bureau. «Et bientôt nous tirerons également plus de revenus du mobile que des ordinateurs de bureau», a-t-il promis.

Sur les 1,15 milliard d'utilisateurs mensuels revendiqués par Facebook au 30 juin, 819 millions utilisaient un accès mobile. Pour ceux qui visitent le site tous les jours, la proportion passe à 699 millions contre 469 millions.

Les progrès sont d'autant plus satisfaisants que les résultats de la plupart des grands groupes internet, à commencer par Google, semblent montrer ce trimestre des difficultés persistantes à monétiser les accès à internet depuis un smartphone.

Dans les échanges électroniques suivant la clôture de la Bourse de New York, l'action Facebook s'est envolée de jusqu'à 20%, et gagnait encore 16,94% à 31 dollars vers 18H30 GMT.

Le mobile a contribué à faire bondir le chiffre d'affaires total de 53% sur un an à 1,8 milliard de dollars.

C'est la plus forte croissance enregistrée par le groupe depuis le quatrième trimestre 2011, a relevé la banque Jefferies dans une note, jugeant les résultats «impressionnants étant donné qu'il n'y a pas eu de catalyseurs majeurs durant le trimestre comme des publicités vidéo (sur lesquelles des spéculations circulent depuis plusieurs mois NDLR) ou une monétisation d'Instagram», la filiale de partage de photos racheté l'an dernier.

20 milliards de minutes par jour

Globalement tous les indicateurs étaient dans le vert pour Facebook au deuxième trimestre.

Il a dégagé un bénéfice net de 331 millions de dollars, contre une perte de 157 millions un an plus tôt. Le bénéfice ajusté par action, qui sert de référence pour les entreprises américaines, a dépassé de 5 cents les attentes à 19 cents. Et sa marge opérationnelle est en hausse, à 31% contre 26% le trimestre précédent.

Le nombre de membres a continué d'augmenter, de même que ses revenus par utilisateur dans toutes les régions du monde.

Mark Zuckerberg a rejeté à nouveau les rumeurs récurrentes d'une lassitude des jeunes utilisateurs vis-à-vis du réseau social: «Les adolescents restent hautement engagés sur Facebook», a-t-il affirmé.

De manière générale, «les gens passent plus de temps sur Facebook que jamais», a-t-il insisté. Tous utilisateurs confondus, le groupe évoque un total de 20 milliards de minutes par jour en juin.

Mais le succès est particulièrement patent dans la publicité, dont les recettes totales ont grimpé de 61% sur un an, tandis que le nombre d'annonceurs actifs doublait, selon la directrice opérationnelle Sheryl Sandberg.

«Les publicités dans le fil d'actualité fonctionnent», s'est félicité le directeur financier David Ebersman.

Ce produit, lancé au deuxième semestre 2012 et mieux adapté aux petits écrans des smartphones, représente désormais 5% des publications qui apparaissent sur le fil d'actualité des membres du réseau.

Facebook affirme en outre que le prix payé par les annonceurs à chaque fois qu'un internaute clique sur ces publicité a progressé comparé au premier trimestre. Cela tranche avec la situation chez Google, qui avait inquiété le marché avec un nouveau recul de ce «coût par clic».

David Ebersman a estimé que les publicités dans le fil d'actualité resteraient le moteur de croissance au deuxième semestre, tout en prévenant que la comparaison avec 2012 serait moins favorable.

La direction a beaucoup insisté sur la nécessité d'améliorer la qualité et le ciblage des publicités. Sheryl Sandberg a aussi évoqué une demande des annonceurs pour davantage de vidéo publicitaire sur le réseau, mais elle a dit n'avoir toujours rien à annoncer pour l'instant.