Le numéro un mondial de la pharmacie, l'américain Pfizer (PFE), s'est montré jeudi moins optimiste pour l'année après un recul de ses résultats trimestriels, plombés par la perte de son exclusivité pour son médicament vedette Lipitor et des taux de change défavorables.

Le bénéfice net du groupe a diminué de 14% à 3,2 milliards de dollars.

Le bénéfice par action ajusté des effets exceptionnels ressort à 53 cents, exactement comme prévu en moyenne par les analystes.

Le groupe a notamment enregistré une charge de 491 millions de dollars pour couvrir un accord de principe avec les autorités américaines dans le cadre d'une enquête sur sa filiale Wyeth, et des coûts plus élevés liés à la cession potentielle de ses activités de santé animale.

La banque Jefferies relève toutefois que le bénéfice par action a été «sauvé» par un taux d'imposition plus bas que prévu et des gains d'efficacité au niveau de la production.

Le chiffre d'affaires pour sa part a déçu en reculant plus que prévu, de 16% à 13,98 milliards, quand le marché espérait 14,64 milliards.

«Nos résultats du troisième trimestre reflètent la poursuite de la perte d'exclusivité, surtout pour le Lipitor, sur tous les grands marchés», a expliqué le PDG du groupe, Ian Read, lors d'une conférence avec des analystes.

Le brevet de Pfizer pour ce traitement du cholestérol, qui constituait jusqu'ici une des ses principales sources de revenus, est arrivé à expiration en novembre 2011 aux États-Unis et au deuxième trimestre 2012 en Europe.

Cela permet à d'autres fabricants d'en lancer des versions génériques, moins chères. Les ventes de Lipitor de Pfizer se sont en conséquence effondrées de 71% sur un an à 749 millions de dollars.

Le groupe a toutefois estimé que 2012 serait «la pire année» pour les expirations de brevets, avec des pertes totales de revenus évaluées à 8 milliards de dollars.

Le directeur financier, Frank D'Amelio, a souligné pour sa part que les taux de change étaient très défavorables pour le groupe, évoquant l'euro mais aussi le yen et le real brésilien, qui se sont tous appréciés vis-à-vis du dollar comparé à l'année dernière.

M. D'Amelio a précisé que c'était la raison pour laquelle le groupe se montrait désormais moins optimiste pour son chiffre d'affaires annuel.

Pfizer a ramené sa prévision à une fourchette de 58 à 59 milliards de dollars, contre une limite haute de 60 milliards jusqu'ici. C'est en dessous des 59,47 milliards en moyenne prévus jusqu'ici par les analystes.

Le groupe a aussi resserré sa fourchette pour le bénéfice ajusté par action, qui devrait ressortir entre 2,14 et 2,17 dollars, contre 2,12 à 2,22 visés jusqu'ici. C'est là encore en dessous des 2,21 dollars espérés par le marché.

À Wall Street, le titre Pfizer perdait 1,37% à 24,53 dollars.

M. Read a indiqué que le groupe visait toujours le premier semestre 2013 pour «la potentielle introduction en Bourse» de sa division de santé animale, Zoetis, mais précisé que c'était «dépendant des conditions du marché».

Le groupe avait auparavant décidé, en avril, de revendre ses activités d'alimentation infantile au suisse Nestlé pour 11,85 milliards de dollars.

Il va en reverser une partie à ses actionnaires avec un programme de rachats d'actions de 10 milliards de dollars, s'ajoutant aux 4,1 milliards encore autorisés dans le cadre d'un autre programme déjà en cours. Pfizer en a déjà racheté pour 5,9 milliards de dollars depuis le début de l'année.