Le groupe américain Johnson & Johnson (JNJ) a dépassé les attentes du marché au troisième trimestre grâce à de bonnes performances de ses activités pharmaceutiques, malgré un recul de 7,3% de son bénéfice net qui a été amoindri par des charges exceptionnelles.

Le groupe, également producteur de produits d'hygiène (Listérine, Neutrogena, Roc, Compeed), a dégagé un bénéfice net de 2,97 milliards de dollars.

J&J a précisé avoir enregistré une charge après impôts de 553 millions de dollars, s'expliquant essentiellement par le coût de l'arrêt, annoncé en août, des essais de phase III menés avec Pfizer sur une nouvelle molécule censée combattre la maladie d'Alzheimer (bapineuzumab), et de l'achat du spécialiste suisse des équipements chirurgicaux Synthes, bouclé en juin.

Hors éléments exceptionnels, le bénéfice a gagné un cent pour atteindre 1,25$, soit 4 cents de mieux que la prévision moyenne des analystes.

Le chiffre d'affaires a également progressé plus qu'attendu, de 6,5% à 17,05 milliards de dollars. Le marché tablait sur seulement 16,95 milliards.

J&J a légèrement relevé ses prévisions de résultat annuel, qu'il avait fortement abaissées il y a trois mois. Il attend désormais un bénéfice par action entre 5,05$ et 5,10$ par action, contre 5$ à 5,07$ précédemment.

Le chiffre d'affaires devrait pour sa part progresser de 3% à 4% et atteindre entre 67 et 67,6 milliards de dollars, a précisé le directeur financier, Dominic Caruso, lors d'une conférence avec des analystes.

À Wall Street, le titre J&J prenait 1,17% à 69,40$ vers 11h25.

Le groupe a présenté «des résultats solides», même si «la forte performance de la pharmacie a été compensée par la faiblesse persistante des produits de consommation», a résumé la banque Jefferies.

La division pharmaceutique affiche un chiffre d'affaires en hausse de 7% à 6,4 milliards de dollars, mais celle de «produits de consommation», qui comprend les produits d'hygiène grand public, accuse un recul de 4,3% à 3,6 milliards.

Les produits de grande consommation plombent depuis plusieurs trimestres déjà les comptes de J&J, qui avait décidé mi-septembre de recruter une dirigeante de son concurrent allemand, la patronne de la filiale phytosanitaire CropScience Sandra Peterson, pour les redresser.

Interrogé lors de la conférence d'analystes sur la possibilité d'un abandon de certaines activités, M. Caruso a noté que le groupe «pourrait faire de l'élagage», dans le cadre de l'examen permanent de son portefeuille.

Il a toutefois insisté sur le fait qu'il ne s'agirait pas d'une action majeure comme l'abandon de tout un pan d'activité. Ce ne serait «pas une refonte globale de Johnson & Johnson», a-t-il souligné, «ce n'est pas envisagé actuellement».

Parmi les facteurs pesant sur ses résultats, le groupe a cité les effets de change, qui ont eu un impact négatif de 4,3%. M. Caruso a notamment évoqué l'affaiblissement de l'euro au troisième trimestre, qui a pesé sur les ventes exprimées en dollars. Au final, les ventes aux États-Unis ont progressé de 13,4% mais celles à l'international ne se sont appréciées que de 1,4%.

Le directeur général Alex Gorsky, cité dans le communiqué, s'est en revanche félicité des effets positifs de «la forte progression de produits clés», du «lancement réussi de nouveaux produits» et de «l'addition de Synthes à notre famille de produits». L'acquisition du groupe suisse a contribué à hauteur de 5,8% à la hausse des ventes à l'international.