Netflix souhaite probablement que le nouveau livre à paraître retraçant ses débuts ne soit jamais adapté au grand écran. Intitulé Netflixed: The Epic Battle for America's Eyeballs, le livre essaie de faire la lumière sur les origines de la compagnie et dresse le portrait de son chef de la direction, Reed Hastings.

Le livre, qui doit se retrouver chez les libraires dès jeudi, arrive à un moment crucial pour Netflix.

Le service d'abonnement à une banque de films en ligne se remet encore d'une vague de critiques déclenchée par la décision de M. Hastings d'augmenter les prix de 60% l'année dernière, aux États-Unis.

Les investisseurs demeurent prudents face à Netflix, puisque ses dépenses pour l'obtention de droits de vidéos Web grimpent constamment. C'est la raison principale pour laquelle les actions de Netflix demeurent environ 75% en dessous du sommet de 305 $, atteint à la même période où M. Hastings annonçait l'augmentation des prix des abonnements, il y a 15 mois.

Le livre est écrit par la journaliste Gina Keating et est publié par le groupe Penguin. Il puise ses idées à partir d'entrevues réalisées avec le co-fondateur de l'entreprise, Marc Randolph, et d'autres anciens employés.

Le livre s'appuie aussi sur les témoignages d'anciens dirigeants de Blockbuster Entertainment, une chaîne de magasins de location vidéo autrefois dominante, qui est désormais acculée à la faillite en raison de la montée de Netflix et des kiosques de locations de DVD Redbox.

M. Hastings a pour sa part refusé d'être interviewé pour la rédaction du livre.

Dans son livre, Mme Keating met l'accent sur la concurrence à travers laquelle Netflix a dû naviguer pour arriver là où elle est aujourd'hui. Le livre dévoile aussi des détails croustillants sur diverses négociations qui auraient pu changer le visage de Netflix.

Selon l'ouvrage, M. Hastings et M. Randolph auraient pris l'avion jusqu'à Seattle en 1998 afin de rencontrer le dirigeant d'Amazon.com, Jeff Bezos. Les trois hommes d'affaires auraient échangé sur des possibilités de partenariat. M. Hastings aurait proposé que Netflix passe aux mains d'Amazon, mais aurait par la suite refusé l'offre d'achat de 12 millions, jugée insuffisante.

Cette anecdote à propos d'Amazon a été qualifiée de «totalement fausse» par le porte-parole de Netflix, Jonathan Friedland.

Dans le livre, la journaliste avance que l'événement avec Amazon ne serait pas la seule fois où M. Hastings aurait flirté avec l'idée de vendre sa compagnie.

Le livre transmet bien la vision, le charisme et l'audace de M. Hastings - des traits de caractère qui l'ont aidé à faire passer Netflix d'un service original avec moins de 100 000 clients dans les années 1990, à un phénomène culturel qui revendique désormais 30 millions d'abonnés au Canada, aux États-Unis, au Royaume-Uni et dans une dizaine de pays d'Amérique latine.