Tout indique que l'usine de fabrication de Teva de Mirabel sera finalement sauvée. Au terme d'une longue saga, une nouvelle convention collective a été signée entre les employés syndiqués de l'usine et Halo Pharmaceuticals, l'entreprise américaine qui avait annoncé son intention d'acheter le site.

Après avoir refusé une première offre patronale le 26 juin dernier, les employés syndiqués ont finalement voté à 89% en faveur d'une deuxième offre, jeudi soir dernier. En principe, la transaction censée faire passer l'usine des mains de l'israélienne Teva à l'américaine Halo semble donc encore sur les rails. Impossible, toutefois, d'en avoir une confirmation officielle. Ni Halo ni Teva n'ont voulu fournir la moindre information à La Presse Affaires.

«Nous n'avons pas non plus de confirmation officielle, mais on est convaincu que l'acquisition va de l'avant», a dit Jean-Pierre Fortin, directeur québécois des Travailleurs canadiens de l'automobile. Ce syndicat représente environ 180 des 350 travailleurs de l'usine.

La signature de cette convention collective est le résultat d'un long feuilleton. Le 26 juin dernier, les employés syndiqués avaient provoqué toute une commotion en refusant à hauteur de 65% les nouvelles conditions de travail demandées par Halo. Le nouvel acquéreur accordait des hausses salariales et maintenait les avantages sociaux des employés, mais demandait un important réaménagement des tâches de façon à augmenter la flexibilité de l'usine.

Selon plusieurs employés, Halo avait réagi au refus des employés en retirant son offre d'achat, ce qui a fait craindre la fermeture pure et simple de l'usine. L'affaire avait provoqué de vives tensions entre les employés syndiqués et les employés non syndiqués, au point où des agents de sécurité avaient dû être dépêchés sur les lieux.

En principe, l'acquisition de l'usine de Mirabel aurait dû être conclue avant le 30 juin dernier. Halo avait promis de conserver au moins 150 des 350 employés de l'usine. Plusieurs sources ont cependant indiqué croire que davantage d'employés resteront en poste.

Jean-Pierre Fortin, des TCA, affirme que la deuxième offre de Halo contient des «gains significatifs» sur la question du réaménagement des tâches pour les syndiqués. Contrairement aux accusations de plusieurs employés non syndiqués, il affirme que le syndicat n'a jamais mis le sort de l'usine en jeu. Selon lui, Halo Pharmaceuticals n'aurait d'ailleurs jamais retiré son offre d'achat pour l'usine de Mirabel.

«Ce sont des rumeurs qu'ont propagées certains cadres. Jamais Halo n'a officiellement utilisé cette menace», soutient-il.

Encore une fois, tant Halo que Teva ont refusé de fournir la moindre information à ce propos.

L'usine de Teva a été fondée en 1974 sous le nom de Technilab, avant d'être rachetée par Ratiopharm en 2002. Teva, un géant israélien des médicaments génériques, l'a rachetée à son tour en novembre 2010, avant d'annoncer sa fermeture quelques mois plus tard. Halo, une entreprise du New Jersey, l'avait sauvée in extremis en mars dernier en annonçant son intention de l'acheter.