Après avoir essuyé un refus des autorités européennes le mois dernier, le marché américain est maintenant crucial pour Theratechnologies (T.TH). Or, les résultats dévoilés hier n'ont pas su rassurer les actionnaires: la biotech québécoise a touché des redevances plus faibles que prévu au cours du deuxième trimestre, ce qui a encore entraîné le titre à la baisse.

Theratechnologies a dévoilé des redevances de 726 000$ au cours du dernier trimestre. C'est moins que les 836 000$ touchés au cours du trimestre précédent, et surtout beaucoup moins que les prévisions des analystes. Pooya Hemami, de Desjardins Marchés des capitaux, tablait par exemple sur un chiffre de 1,06 million.

Dans un marché en baisse, le titre de Theratechnologies a perdu 3 cents hier pour clôturer à 75 cents.

Rappelons que Theratechnologies a réussi à faire autoriser la commercialisation aux États-Unis de l'Egrifta, un médicament qui aide les patients atteints du VIH à lutter contre une répartition anormale des graisses dans le corps.

En juin, à la surprise générale, les autorités européennes ont refusé d'autoriser la commercialisation du produit. La nouvelle avait provoqué une dégringolade du titre en Bourse. Sans l'Europe, le marché américain revêt maintenant une importance cruciale pour Theratechnologies. C'est la société américaine EMD Serono qui y vend le produit, versant des redevances à Theratechnologies.

Optimisme

Après une analyse approfondie des résultats, l'analyste Pooya Hemami, de Desjardins, croit toutefois que la baisse des redevances n'est peut-être pas aussi grave qu'il n'y paraît. Des stocks accumulés d'Egrifta au cours du trimestre précédent notamment, sont venus faire baisser les chiffres du trimestre. Ce qui le rassure, ce sont les données de l'organisme IMS Health, qui montrent que les prescriptions d'Egrifta continuent d'augmenter. L'analyste s'attend à un rebond des redevances au prochain trimestre.

M. Hemami se montre aussi satisfait des efforts faits par l'entreprise pour réduire ses coûts. Theratechnologies a enregistré une perte de 1,4 million au cours du trimestre, une diminution de 76% par rapport à un an auparavant.

La question est maintenant de savoir si, privée de ventes en Europe, l'entreprise aura assez de revenus pour poursuivre son développement sans réaliser un nouveau financement en Bourse.

Le président de Thera-techologies, John-Michel Huss, a admis hier que l'entreprise avait essuyé un «revers important» en Europe et qu'elle évaluait encore sa stratégie à la suite de cet événement.