Le premier appel public à l'épargne de Facebook a beau avoir mal tourné, le populaire réseau social fait des merveilles pour faire connaître une entreprise somme toute modeste comme le démontre l'exemple de la boutique Berceau Maternité, de Québec.

Propulsée propriétaire d'une boutique de vêtements de maternité l'été dernier, Geneviève Bélanger a mis à profit sa passion pour Facebook pour faire rayonner son unique magasin dans toute la province.

Lancée en février dernier, la page de Berceau Maternité compte plus de 3000 inscrits moins de six mois après sa mise en ligne. Mme Bélanger en est la première surprise. «Bien honnêtement, je m'attendais à deux fois moins. Écoutez, j'ai un seul magasin et j'ai 3157 amis. En comparaison, L'Aubainerie a 18 000 amis pour 56 magasins», donne en exemple la jeune copropriétaire de 28 ans, dans un entretien téléphonique.

Celle qui compte 12 ans d'expérience dans le commerce de détail consacre une heure par jour à alimenter sa page avec des informations touchant la maternité et l'allaitement. «On fait des billets sur une vedette enceinte. On va commenter son style, donne en exemple l'habituée des réseaux sociaux. J'ai déjà envoyé des recettes de cocktails sans alcool. Le but est d'en faire un lieu social pour la future maman, pour qu'elle garde un intérêt pour la boutique sans toujours tenter d'y vendre nos produits.»

Existant depuis 2006, Berceau Maternité occupe un local de 1400 pieds carrés qui a pignon sur l'élégante avenue Maguire à Sillery. Spécialisé, comme son nom l'indique, dans le vêtement de maternité et d'allaitement de moyen et haut de gamme, le magasin qui emploie cinq employés propose notamment les griffes Jules et Jim de la designer Nathalie Paulin, Bellyssima et Momzelle, cette dernière est spécialisée dans les produits d'allaitement. Plus de 60% des vêtements de maternité sont des produits québécois, assure la présidente.

Mme Bélanger, trois fois maman, et son conjoint Daniel Brown sont devenus les propriétaires du magasin le 1er août 2011 après que la propriétaire précédente, Katy Ampleman, eut décidé de fermer boutique. Mme Bélanger en était alors la gérante. «J'ai pris ma décision en deux semaines. J'étais proche de l'ancienne propriétaire. La transition s'est faite dans les règles de l'art», dit-elle.

La croissance par l'internet

Jeudi dernier, le magasin lançait la version 2.0 de son site transactionnel qui compte actuellement pour 10% de ses ventes annuelles. Elle souhaite doubler leur importance d'ici 12 mois et les tripler en 2013.

La catégorie vêtements, chaussures, bijoux et accessoires représente le tiers des achats en ligne au Québec en 2011, souligne le magasin, citant des chiffres du CEFRIO.

Avec sa nouvelle boutique en ligne, Geneviève Bélanger se dit fière de pouvoir offrir des vêtements aux Québécoises enceintes, de Val-d'Or à Havre-Saint-Pierre, sans qu'elles n'aient à se déplacer. «Des boutiques spécialisées comme la nôtre, on les compte sur les doigts de la main au Québec», avance l'autodidacte, qui n'a qu'un DES (diplôme d'études secondaires) pour tout diplôme.

Elle estime à 20 000$ la valeur de son nouveau site transactionnel. Mais elle n'a pas déboursé cette somme, parce que son associé et mari, ingénieur, a fait une partie du travail et a des contacts.

L'internaute qui magasine sur berceau.ca a accès pendant les heures d'affaires à une conseillère disponible au téléphone. Devant son écran d'ordinateur, la conseillère répond aux questions de la cliente en consultant les pages web des produits désirés.

La clé du succès sur internet, selon Geneviève Bélanger, est de traiter les commandes à l'intérieur d'un délai de 24 heures. Le site doit aussi être mis à jour en mettant rapidement en valeur les nouveautés en magasin. Elle évalue à 10% tout au plus les retours de marchandises achetées en ligne.

Cet essor sur l'internet n'est toutefois pas incompatible avec une expansion matérielle de la bannière. «C'est sûr qu'on veut prendre la place sur le marché. J'ai des projets d'expansion à long terme.»

L'inscription en Bourse du commerce n'est toutefois pas encore à l'agenda.