Alors qu'elle attend pour 2012 l'homologation de la perifosine par les autorités américaines, AEterna Zentaris (T.AEZ) mène une panoplie d'études concernant son composé anticancéreux vedette. Les résultats préliminaires de l'une d'elles, dévoilés hier, suggèrent que la perifosine pourrait un jour participer au traitement des patients atteints du lymphome de Hodgkin.

Après avoir amorcé des études de phase III pour le traitement du cancer colorectal, puis celui des myélomes multiples, AEterna Zentaris a lancé au cours des derniers mois une série d'études de phase II qui cherchent à évaluer l'efficacité de la perifosine dans le traitement de différentes formes de cancer.

Des résultats dévoilés hier démontrent que l'administration de perifosine en combinaison à un autre médicament, le sorafenib, prolonge de quelques mois la vie de patients atteints d'un lymphome hodgkinien réfractaire ou récurrent.

L'étude qui incluait 25 patients ne permet toutefois pas de connaître l'importance relative de chacun des médicaments dans le traitement.

«À l'exception du traitement d'une certaine forme de leucémie, la perifosine n'est pas très efficace en monothérapie. Pour toutes les autres indications, elle doit être combinée à un autre produit et, dans ce cas-ci, ça semble prometteur», a indiqué le Dr Paul Blake, chef des affaires médicales chez AEterna Zentaris, en entrevue à La Presse Affaires.

La perifosine est une molécule qui bloque la transmission de l'information à l'intérieur des cellules. En conséquence, elle ralentit leur métabolisme, limite leur multiplication, et réduit donc la vitesse à laquelle progresse le cancer.

En attente

C'est en 2012 que la Food and Drugs Administration (FDA) décidera du sort du médicament-vedette d'AEterna Zentaris, au terme de l'étude de phase III qui évalue la capacité de la perifosine à ralentir le développement du cancer colorectal métastatique avancé.

Selon l'entreprise, cette étude devrait se conclure au premier trimestre de 2012. Advenant une réponse positive de la FDA, elle pourra commercialiser de façon exclusive son médicament jusqu'en 2023.

À ce sujet, la société pharmaceutique de Québec est déjà riche d'ententes pour la distribution de la perifosine en Amérique du Nord, au Japon et en Corée. Les droits pour l'Europe et l'Amérique du Sud lui sont toujours exclusifs.

Le pipeline d'AEterna Zentaris ne se limite pas qu'à la perifosine. Au nombre des produits que la pharma souhaite mettre de l'avant, on compte entre autres un test diagnostique pour le déficit de l'hormone de croissance et une molécule, l'AEZs-108, qu'on évalue présentement dans le traitement du cancer de l'endomètre et des ovaires.