Un homme d'affaires, présenté longtemps comme la personne la plus riche d'Irlande, a annoncé vendredi qu'il avait demandé à être placé en faillite, après une descente aux enfers de deux ans à la suite de transactions à haut risque pendant la crise financière.

Sean Quinn, 64 ans, avait démarré il y a plus de 30 ans avec un tout petit prêt et avait bâti une fortune estimée à 4,7 milliards d'euros au faîte de sa gloire.

Mais le vent a tourné pour celui qui était surnommé «le puissant Quinn»: il a acheté des actions de l'Anglo-Irish Bank qui n'ont plus rien valu quand la banque s'est écroulée pendant la crise financière et a dû être nationalisée.

L'ex-magnat, qui se voit maintenant réclamer 2,8 mds d'euros de dette, un montant qu'il conteste, a dû abandonner le contrôle de son empire industriel et a demandé son placement en faillite.

«J'ai fait tout ce que j'ai pu pour éviter cela», a-t-il expliqué dans un communiqué publié à Dublin. «L'histoire récente a montré que, comme des milliers d'autres personnes en Irlande, j'ai fait confiance - à tort - à des gens (...) dont l'objectif était de présenter faussement ces actions comme un placement de premier ordre».

Bien que la plupart de ses affaires soient en République d'Irlande, Sean Quinn a déposé sa demande devant la Haute Cour de Belfast en Irlande du Nord, car, dit-il, «il a été élevé et a travaillé toute sa vie» dans la province britannique.

Ce qui va lui permettre de retourner aux affaires dans un an, alors qu'en République d'Irlande où la législation est différente, il aurait dû attendre douze ans.

Mais la «Irish Bank Resolution Corporation», le nouveau nom de l'Anglo-Irish Bank, ne l'entend pas de cette oreille.

«La banque examine actuellement la validité de cette demande de mise en faillite, au regard du fait que le lieu de  résidence, les intérêts professionnels et le passif de M. Quinn se trouvent en (République d')Irlande», a-t-elle précisé dans un communiqué.

L'ex-Tigre celtique a été plongé dans une crise économique et budgétaire majeure provoquée par l'effondrement du secteur bancaire.

Les banques du pays ont frôlé la faillite après avoir prêté à tout va pendant des années, ce qui a obligé l'État à les secourir.