Theratechnologies (T.TH) a légèrement revu à la baisse jeudi ses prévisions sur le nombre de patients qui consommeront son médicament d'ici la fin de l'année... ce qui n'a pas empêché le marché de bien accueillir ses résultats financiers.

Le titre de la biotech québécoise a gagné 7 cents ou 2,23% hier pour clôturer à 3,21$. Theratechnologies, l'une des rares entreprises canadiennes à avoir réussi à commercialiser un médicament aux États-Unis, doit maintenant transformer son succès scientifique en succès commercial.

L'Egrifta, son médicament qui s'attaque à la répartition anormale des gras chez les patients atteints du VIH, a rapporté 3,5 millions à l'entreprise au dernier trimestre.

Ce chiffre inclut les revenus qu'engendre Theratechnolgies en en vendant l'Egrifta à son partenaire, EMD Serono, qui l'écoule aux États-Unis. Serono verse aussi des redevances à Theratechnologies chaque fois que le médicament est vendu.

Cet été, Theratechnologies avait dit croire que jusqu'à 4000 patients pourraient consommer son médicament d'ici la fin de l'année. L'entreprise s'est fait plus prudente, hier, misant plutôt sur un chiffre se situant quelque part entre 3200 et 3500 patients.

«Ce qu'on avait dit, c'est que si la tendance s'accélérait, on arriverait à 4000 patients d'ici la fin de l'année. Ce qu'on voit aujourd'hui, c'est que l'uptake de nouveaux patients est un peu plus lent que ce que je prévoyais», a expliqué à La Presse Affaires Michel T. Huss, président de Theratechnologies, qui se montre néanmoins satisfait de la performance de son produit.  

Pooya Hemami, analyste au Mouvement Desjardins, croit aussi que Theratechnologies est sur la bonne voie.

«Ça ne décolle peut-être pas aussi vite que les prévisions les plus optimistes, mais il faut voir ça à plus long terme. Les ventes sont sur les rails et je ne suis pas inquiet», dit-il.

L'entreprise a annoncé une perte nette de 4,17 millions ou 7 cents par action au dernier trimestre. Selon M. Hemami, l'entreprise devrait être en mesure de générer des profits avant la fin de l'an prochain.

Theratechnologies a aussi annoncé le mois dernier qu'elle testera la molécule derrière l'Egrifta pour son potentiel à traiter une autre maladie, soit la perte de masse musculaire chez les patients souffrant de la maladie pulmonaire obstructive chronique.

Des études de phase II, la deuxième des trois séries de tests que doivent subir les médicaments avant d'être commercialisés, viennent d'être lancées. Le marché potentiel est 6 à 9 fois plus important que celui auquel s'attaque actuellement l'Egrifta, mais il reste des années de travail avant d'arriver là.