Open Text (T.OTC) va-t-elle se relever de l'importante chute qu'elle a connue à la suite de la publication de ses résultats le 11 août? En dépit d'une perception généralement positive de la part des analystes et des investisseurs, le titre peine à regagner le terrain perdu.

Déjà que Research In Motion [[|ticker sym='T.RIM'|]] est tombé en disgrâce auprès des investisseurs, est-ce que ce deuxième fleuron du secteur technologique canadien est destiné à connaître le même sort?

La firme de Waterloo, en Ontario, est le plus gros fabricant et distributeur canadien de logiciels de management d'entreprise. Elle fournit des applications pour les grandes et moyennes entreprises de toutes les industries.

Le 31 juillet, l'entreprise avait attiré l'attention en faisant l'acquisition de Global 360, société privée de Dallas, au coût de 260 millions de dollars, renforçant du coup son offre de produits. Open Text se négociait alors à 68$.

Le titre s'est replié rapidement jusqu'à 58$ durant les premiers jours du mois d'août, alors que sévissait une forte correction boursière. Mais le pire était à venir. Après l'annonce des résultats du quatrième trimestre le 11 août, l'action a dégringolé dès l'ouverture jusqu'à 46$, avant de clôturer la séance à 52$.

Le lendemain, l'analyste Kris Thompson, de la Financière Banque Nationale, a expédié une note de recherche à ses clients dans laquelle il qualifiait d'insensée la baisse du titre. Selon lui, les résultats financiers n'étaient pas très en deçà des attentes. «Le comportement du titre est totalement déconnecté des perspectives de croissance des revenus, des bénéfices et des flux de trésorerie de l'entreprise», écrivait-il.

Le titre s'est rapproché du niveau de 58$ dans les semaines qui suivirent, mais les variations erratiques des marchés boursiers en septembre l'ont ramené à 52$.

Ventes et bénéfices en croissance

L'entreprise a réalisé des bénéfices par action de 4,03$ en 2011. L'analyste de la Financière prévoit que ces bénéfices augmenteront à 4,74$ en 2012 et à 5,35$ en 2013.

Jean Duguay, gestionnaire de portefeuilles pour le Groupe Eterna à Québec, ne croit pas que la situation d'Open Text ressemble de quelque manière que ce soit à celle de RIM. «L'entreprise compte sur de bons produits très demandés et sur un plan d'affaires bien appliqué», dit-il. Et cette demande pour ses produits devrait se maintenir même en période de ralentissement économique. Kris Thompson partage cette opinion. «Le secteur du logiciel d'entreprise semble être l'un des plus à l'abri du cycle économique», dit-il.

Le risque de détenir les actions d'Open Text provient beaucoup plus du marché en général que de l'entreprise elle-même, explique le gestionnaire d'Eterna. Tous les titres sont actuellement corrélés très étroitement. C'est-à-dire que, lorsque l'indice baisse, à peu près tous les titres en subissent les contrecoups.

À ce compte-là, la performance relative d'Open Text en septembre n'a pas été mauvaise. Le titre a reculé d'environ 7% comparativement à 10% pour l'indice S&P/TSX.

Ce qui réconforte également le gestionnaire, c'est que les ventes sont en hausse de 12% en moyenne par année depuis cinq ans.

Cible intéressante

Dans son créneau des logiciels d'entreprise, Open Text, avec ses 4500 employés, est la dernière entreprise d'envergure n'appartenant pas encore à un géant de l'informatique, et ce, depuis que HP a fait l'acquisition de la firme britannique Autonomy Corp au coût de 10 milliards le 19 août.

IBM pourrait être intéressé par l'acquisition d'Open Text, soutient Kris Thompson. SAP et Oracle pourraient l'être également.

Open Text avait fait l'objet de spéculations sur une prise de contrôle en 2006, rappelle l'analyste. La récente acquisition de HP pourrait raviver ces spéculations. Cela pourrait créer un attrait additionnel pour le titre d'Open Text, étant donné que HP a payé une prime de 64% pour acheter Autonomy. L'action d'Open Text en a bien besoin pour affronter le fort vent de face que lui cause la faiblesse des marchés boursiers.