L'entrepreneur est arrivé avec une idée digne d'un roman de science-fiction: construire un édifice circulaire en verre poli, «qui ressemble à un vaisseau spatial», capable d'abriter 12 000 travailleurs dans un endroit qui était jadis un champ d'abricotiers.

Les membres du conseil municipal ont hoché la tête, pensifs. L'entrepreneur est Steve Jobs. Son projet est le futur campus d'Apple [[|ticker sym='aapl'|]].

La scène s'est produite mardi soir, à Cupertino, dans ce qui a sans doute été la séance du conseil municipal la plus invraisemblable de la petite ville de la Silicon Valley.

Prenant son air de simple citoyen, Steve Jobs a expliqué aux élus qu'il avait besoin de plus grands locaux pour abriter son entreprise.

«Apple pousse comme de la mauvaise herbe, a dit Jobs, incapable de réprimer le sourire d'un parent fier. Notre édifice actuel contient environ 2600-2800 personnes. Or, nous avons près de 12 000 personnes dans la région, qui travaillent des édifices loués, qui ne sont pas très bien.»

40 hectares

En 2010, Apple a acheté un terrain de 40 hectares appartenant à Hewlett-Packard. Les terrains sont situés à quelques kilomètres du campus actuel d'Apple, à Cupertino. C'est là que Jobs compte construire son campus ultramoderne.

«Les parcs industriels avec plusieurs édifices, ça devient ennuyeux assez vite, a-t-il dit. Nous voulons faire mieux. Nous voulons bâtir un édifice circulaire. Il ressemble un peu à un vaisseau spatial qui vient d'atterrir. Au centre, vous avez de superbes jardins. Mais vous avez bien plus que cela.»

Jobs a présenté des images attrayantes du «disque de verre» de quatre étages, qui pourra abriter jusqu'à 13 000 travailleurs.

«Si vous avez déjà essayé de construire quelque chose, vous savez que les courbes ne sont pas la méthode la plus abordable. Avec nos boutiques partout dans le monde, nous avons une expertise pour les grandes plaques de verre courbées, et nous voulons utiliser cette expertise.»

Apple compte produire sa propre électricité «à partir du gaz naturel et d'énergies alternatives», et rattacher son édifice au réseau électrique conventionnel «à utiliser comme système d'appoint».

Une présentation de Steve Jobs serait incomplète sans l'une des hyperboles qui ont fait sa marque. «Je crois que nous avons l'occasion de construire les meilleurs locaux de bureaux du monde, a-t-il dit. Je pense que les étudiants en architecture vont venir ici pour voir l'édifice.»

Wi-Fi gratuit?

Questionné par la conseillère Kris Wang sur la possibilité d'offrir du Wi-Fi gratuit à la population, Jobs, 56 ans, a répondu: «Je suis un peu simple d'esprit. J'ai toujours compris que nous payons des taxes, et que c'est à la Ville de fournir les services... Si nous pouvions être exemptés de payer des taxes, je serais bien heureux de mettre du Wi-Fi partout.»

La présentation de Jobs a provoqué bien des commentaires, hier. Le blogueur Todd Bishop, de GeekWire, avait du mal à contenir sa jubilation. «C'est du Steve Jobs classique - sa démarche, son attitude, sa fierté des détails, son refus d'utiliser son doigt pour pointer l'écran et troubler la pureté de l'image. En tout et partout, ça semblait presque un moment historique.»

Le grand patron d'Apple a dit vouloir commencer les travaux l'an prochain, et déménager son entreprise dans le nouveau campus en 2015.