Les embauches du secteur privé se sont nettement accélérées en février aux États-Unis, selon l'enquête mensuelle sur l'emploi du cabinet de conseil en ressources humaines ADP publiée mercredi.

Le secteur privé a créé 217 000 emplois de plus qu'il en a détruit ce mois-là, en données corrigées des variations saisonnières, a indiqué l'ADP. Le solde des embauches apparaît ainsi en hausse de 15% par rapport à janvier.

Les résultats de l'enquête sont meilleurs que ne le prévoyaient les analystes, dont la prévision médiane donnait un recul du solde, à 165 000 embauches nettes.

«L'étude d'aujourd'hui traduit un renforcement de la tendance récente d'accélération des embauches observée depuis le milieu de l'année dernière», écrivent les auteurs de l'enquête.

L'ADP fait remarquer que le rythme mensuel moyen des créations nettes d'emploi sur la période courant de décembre à février (217 000) est «bien supérieur» à celui des six mois précédents (63 000).

Comme en décembre et en janvier, l'enquête d'ADP témoigne d'un dynamisme retrouvé des petites et moyennes entreprises, moteur habituel de l'emploi aux États-Unis. Selon ses chiffres, les PME ont assuré 94% des créations nettes de postes en février.

L'enquête d'ADP est publiée traditionnellement deux jours avant le rapport mensuel sur l'emploi (public et privé, hors secteur agricole) du département du Travail.

Selon leur prévision médiane, les analystes estimaient avant la publication de cette étude que les chiffres officiels devraient faire apparaître vendredi 183 000 créations nettes de postes dans le pays en février, soit cinq fois plus que le mois précédent, qui pourrait voir son chiffre revu en forte hausse.

Le taux de chômage pourrait remonter de 0,1 point à 9,1%, selon la prévision médiane des analystes. Une telle hausse s'expliquerait par le retour sur le marché de l'emploi de nombreux chômeurs jusque-là découragés.

Le taux de chômage officiel a chuté de 0,8 point en décembre et janvier, enregistrant une baisse sur deux mois d'une ampleur inédite depuis 1958.

Le président de la banque centrale américaine (Fed), Ben Bernanke, a estimé mardi que la hausse des embauches restait «relativement faible», et le chômage «élevé».

Néanmoins, «nous voyons vraiment quelques raisons d'être optimistes pour le marché de l'emploi dans les quelques trimestres à venir», avait-il dit.

Selon une autre enquête publiée mercredi, par le cabinet Challenger, Gray & Christmas, le nombre de licenciements annoncé par des entreprises américaines a progressé en février pour le deuxième mois d'affilée, après avoir touché en décembre son plus bas niveau en dix ans.

Ces annonces menacent 50.702 emplois aux États-Unis et dans le monde, soit 32% de plus qu'en janvier et de 20% de plus qu'un an plus tôt, indique Challenger.