Les chiffres officiels de la productivité publiés jeudi aux États-Unis ont reflété l'absence de véritable reprise de l'emploi dans le pays en 2010.                

Selon le département du travail, la productivité des entreprises - soit le rapport de la production aux heures travaillées - a augmenté de 3,6% cette année-là, après une hausse de 3,5% en 2009.

C'est la plus forte hausse de la productivité mesurée depuis 2003, et elle est bien supérieure à la moyenne de long terme de l'économie américaine: 2,3% sur la période 1947-2010.

Contrairement à 2009, où les gains de productivité avaient été provoqués par une baisse des heures travaillées inférieure à celle de la production (du fait de licenciements massifs), ceux de 2010 ont été provoqués par une forte poussée de la production pour un volume d'heures travaillées presque stable.

La production a en effet augmenté de 3,7% tandis que les heures travaillées n'augmentaient que de 0,1%.

Bien que la reprise de l'emploi ait commencé officiellement en janvier 2010, celle-ci a été plutôt poussive, comme en témoigne le maintien du chômage à un niveau très élevé.

Les choses ont cependant évolué au cours de l'année puisque, au dernier trimestre, la productivité des entreprises américaines a augmenté de 2,6%, sous le coup d'une accélération de la production (+4,5% en rythme annualisé) mais aussi des heures travaillées (+1,8%) par rapport au trimestre précédent.

Les analystes attendaient au contraire un ralentissement de la productivité, avec des gains de 2,2% selon leur prévision médiane, après ceux de 2,4% relevés au troisième trimestre.

Sur l'ensemble de l'année, le coût unitaire de la main-d'oeuvre a reculé de 1,5%, après une baisse de 1,6% en 2009. Cela traduit l'absence de menace d'inflation sur les salaires.

C'est un facteur positif pour les entreprises, susceptible d'être favorable aux embauches. En contrepartie, c'est une moins bonne nouvelle pour les employés pris individuellement.