Le groupe de médias américains Viacom (VIA.B) a publié jeudi un bénéfice net en chute de 59% à 189 millions de dollars US pour le troisième trimestre, sous le coup de la dévaluation de son activité de jeux vidéo, restant toutefois bien supérieur aux attentes.

Rapporté au nombre d'actions, le bénéfice ajusté revient à 0,75$ US, alors que les analystes avaient tablé sur 0,69$ US.

Le chiffre d'affaires s'établit à 3,33 milliards US, juste au-delà des 3,30 milliards US qu'avaient escomptés les analystes.

Les chaînes de télévision ont vu leurs recettes grimper de 8%, principalement grâce à la publicité, à 2,13 milliards US, et le cinéma (Paramount) de 1% à 1,23 milliard US.

Le groupe a annoncé son intention de vendre ses jeux vidéos musicaux Harmonix, qui publient la série jeux Rock Band.

Dans ces résultats, Harmonix est classé parmi «les activités en cessation», qui ont accumulé des pertes de 299 millions US durant le trimestre, contre un bénéfice d'exploitation de 9 millions de dollars il y a un an. Lors d'une téléconférence, la direction a expliqué que cette perte résultait essentiellement de dévaluation d'actifs.

Viacom n'a pas indiqué quel prix il escomptait obtenir de la vente de Harmonix, mais il a évoqué «plusieurs acheteurs intéressés», et le directeur général Philippe Dauman a déclaré qu'il prévoyait que la vente soit réalisée «rapidement».

Il a expliqué que cette activité de jeu était trop différente du coeur de métier du groupe, focalisé sur la télévision et le cinéma, pour continuer à en faire partie, estimant qu'elle se développerait mieux avec d'autres.

Le marché était convaincu: l'action bondissait de 3,72% à 44,84$ US 10h30, échappant au marasme boursier provoqué par le pessimisme de l'équipementier télécoms Cisco.

Lors d'une téléconférence, M. Dauman a au contraire exprimé son optimisme, estimant que «le rythme de la reprise économique va s'accélérer». Ce serait de bon augure pour les recettes publicitaires, qui ont progressé de 8% aux États-Unis, avec une troisième progression de suite d'un trimestre sur l'autre, et de 7% dans le monde, à 1,17 milliards de dollars

La chaîne musicale MTV, portée par des séries de télé réalité comme «Jersey Shore» et «Teen Mom», a vu son audience bondir de 28%.

La chaîne câblée Comedy Central a fait encore mieux avec +50%, avec l'influence sans cesse confirmée de ses humoristes Jon Stewart et Stephen Colbert, dont les émissions de fin de soirée à tonalité très politique rejoignent en audience celles des poids lourds des chaînes traditionnelles comme David Letterman ou Jay Leno.

Dans le cinéma, les studios Paramount se sont vantés d'être deuxièmes au box-office, et ont promis une stratégie reposant sur des grands titres à décliner. M. Dauman était particulièrement satisfait du succès de la comédie «Jackass 3D», sortie en octobre, et du film «Paranormal Activity 2».

M. Dauman s'est également félicité d'un accord conclu entre la société de location de films Netflix d'une part et la co-entreprise Epix d'autre part, émanation de Viacom, MGM et Lionsgate, pour la diffusion de films en «streaming», 90 jours seulement après l'ouverture de la fenêtre d'exploitation réservée à la vidéo sur demande.

Pour lui cet accord, conclu en août et entré en vigueur en septembre, va permettre «d'ajouter des recettes numériques en dollars, pas en centimes», a-t-il assuré.

Par ailleurs Viacom a annoncé que son exercice fiscal débuterait désormais le 1er octobre. Ce trimestre de juillet à septembre était donc le dernier d'un exercice fiscal spécial de neuf mois seulement.