Oubliez Facebook, Twitter ou même World of Warcraft. Le phénomène internet de l'heure s'appelle Minecraft. Il s'agit d'un jeu vidéo basé sur l'internet, dont la qualité graphique rappelle les années 80, mais dont la croissance effrénée, et surtout les millions de dollars qu'il génère, rappellent plutôt une jeune entreprise du début des années 2000...

Malgré qu'il soit encore méconnu du grand public, Minecraft accroche des milliers de nouveaux joueurs chaque jour. Quatre mois après son lancement, il compte aujourd'hui plus d'un million d'abonnés. À 14$ l'abonnement, le seul et unique créateur de ce nouveau jeu, un programmeur suédois du nom de Markus Persson, est déjà millionnaire. Selon ce qu'il a affirmé au début du mois, il empocherait au-delà de 100 000$ chaque jour.

Outre ce détail, la popularité explosive de Minecraft commence à lui peser. Sur son blogue, Persson explique qu'il passe désormais ses journées en compagnie d'avocats, de banquiers et de comptables qui lui laissent peu de temps pour améliorer son jeu. «Les quelques heures qu'il me reste sont à peine suffisantes pour corriger quelques bogues ou répondre aux courriels», écrit-il.

Un succès viral

Ce n'est certainement pas la machine marketing d'une multinationale ni même une présentation graphique révolutionnaire qui attirent les internautes vers Minecraft. Les graphiques ne sont essentiellement qu'une série interminable de gros blocs 3D de couleurs et de textures différentes. Le ciel est bleu, la terre est brune, les plantes sont vertes. Tout est carré.

Ce sont plutôt les possibilités quasi infinies de cet univers virtuel qui semblent attirer les nouveaux joueurs. À partir d'une quantité illimitée de ces fameux blocs, ils peuvent bâtir la structure ou l'objet qu'ils désirent, afin de se protéger de l'invasion de monstres cachés un peu partout.

Phénomène viral typique du web 2.0, ce sont les séquences vidéo diffusées sur l'internet par des joueurs particulièrement talentueux qui ont lancé Minecraft: ils y ont créé des reproductions impressionnantes de montagnes russes, de Notre-Dame de Paris, et même une maquette de la planète Terre.

Ça ne laisse pas les professionnels du jeu vidéo indifférents. «J'en entends parler depuis quelques jours autour de la machine à café», confirme Martin Carrier, nouveau directeur général du studio montréalais de Warner Bros. Interactive Entertainment, alias WB Games. «C'est un jeu qui vient toucher tant l'imagination des joueurs que des designers. Ça prouve que la créativité et l'innovation comptent souvent plus que les gros budgets et les belles images.»

La créativité au-delà des budgets

Après avoir travaillé pour Ubisoft et Artificial Mind and Movement (A2M), Louis Lamarche est devenu l'été dernier directeur créatif pour WB Games Montréal, aux côtés de Martin Carrier. Puis, il est devenu accro à Minecraft. «Je jouais des heures et des heures. Heureusement, j'ai appris à me maîtriser!»

Selon lui, ce jeu illustre une nouvelle tendance lourde dans l'industrie: le retour en force des jeux plus ludiques que spectaculaires. «On le voit avec les plateformes Xbox Live Arcade, PSN et autres: les jeux rétro ont la cote parce qu'ils permettent d'avoir du plaisir, tout simplement. La trame narrative, c'est bien, mais ce n'est pas toujours nécessaire.»

Autre particularité de Minecraft: la participation de son concepteur, qui n'hésite pas à faire des mises à jour dès qu'il le peut. Son créateur offre d'ailleurs quelques surprises pour l'Halloween. Puis, ce sera autre chose. Second Life, qui a connu un succès éphémère il y a cinq ans, reposait davantage sur la participation de ses joueurs.

C'est le prochain défi de Minecraft: créer un univers unifié où tous peuvent se retrouver. Si Markus Persson ne l'offre pas, quelqu'un d'autre le fera, estiment les deux employés de WB Games. «On voit le potentiel du jeu, dit M. Lamarche. Ça donne des idées.»

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L'application de la semaine

DROPBOX





Peu d'outils de stockage en ligne offrent la souplesse de Dropbox, surtout pour les propriétaires de téléphones intelligents ou de tablettes numériques. Dropbox offre de 2 à 5 gigaoctets d'espace gratuitement. On y emmagasine des documents textes, des PDF, des photos, de la musique, etc. L'application permet de consulter ces documents, voire de les éditer en les renvoyant à l'application pertinente (par exemple, Quickoffice pour les documents de la suite Office de Microsoft). Depuis peu, on peut aussi partager des documents précis en envoyant par courriel un lien vers le bon fichier.



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