Les deux stylistes de la marque italienne de prêt-à-porter de luxe Dolce&Gabana sont soupçonnés d'évasion fiscale, la fraude s'élevant à 840 millions d'euros, rapporte samedi le quotidien économique Il Sole 24 Ore, citant le parquet de Milan.

Les deux stylistes fondateurs de la marque de luxe, Domenico Dolce, 52 ans, et Stefano Gabbana, 48 ans, ainsi que cinq autres personnes, sont mis en cause, même si les charges pesant contre eux n'ont pas été formellement présentées, selon Il Sole 24 Ore.

Les enquêteurs les soupçonnent d'avoir créé une société écran au Luxembourg en 2004 et 2005, lui confiant le contrôle des marques du groupe pour échapper au fisc italien. Cette société luxembourgeoise Gado était en réalité gérée depuis l'Italie.

Selon un autre quotidien, Il Messaggero, le montant de la fraude s'élèverait à 420 millions d'euros.

L'Italie a mis à jour de nombreux cas d'évasion fiscale ces derniers mois, alors que les autorités tentent de faire entrer de l'argent dans les caisses de l'Etat, dans un contexte de crise et de tensions budgétaires.

Le parquet de Rome a annoncé vendredi avoir ouvert contre le chef du gouvernement Silvio Berlusconi, qui est propriétaire du groupe de télévision Mediaset, une enquête pour évasion fiscale.

Fondé en 1985, Dolce&Gabbana compte plus de 3.000 salariés, 116 boutiques et 17 magasins d'usine en 2009, selon son site internet.

Le fisc italien avait ouvert une enquête en mai 2008 contre les deux célèbres stylistes italiens. Il était question à l'époque de deux sociétés écrans. Les deux créateurs figurent parmi les Italiens les plus riches.