La morosité des consommateurs américains s'accroît alors que la valeur de leur patrimoine immobilier ne donne toujours aucun signe durable de reprise.

L'indice de confiance des consommateurs a baissé en juillet pour le deuxième mois de suite, reculant de 3,9 points par rapport à juin, pour tomber à 50,4, son niveau le plus bas depuis février, a indiqué mardi le Conference Board.

La baisse de cet indice - qui essaye d'approcher l'état d'esprit des ménages en fonction de leur appréciation de la conjoncture actuelle et à venir - a été plus forte que ne le prévoyaient les analystes, qui attendaient la cote de confiance des consommateurs à 51,0, selon leur prévision médiane.

La mesure a été tirée principalement par sa composante mesurant les attentes des ménages pour les six mois à venir et, dans une moindre mesure, par celle mesurant leur appréciation de la situation présente.

«Les consommateurs se montrent de plus en plus pessimistes pour la perspective économique à court terme», écrit le Conference Board dans un communiqué, et leurs inquiétudes «ne devraient pas disparaître tant que le marché de l'emploi ne s'améliorera pas».

Pour ces raisons, «les commerçants devraient faire face à une saison de rentrée des classes difficile», ajoute cet institut de conjoncture privée, faisant référence à la période de montée de la consommation observée traditionnellement en août et septembre.

«L'altération de l'image que les consommateurs se font du marché du travail entame leur confiance», estime l'économiste Joel Naroff, de Naroff Economic Advisors, notant l'existence d'un «fort décalage entre ce qu'indiquent les données économiques et ce que voit l'homme de la rue».

Pour les consommateurs, l'économie est encore en récession, bien qu'elle en soit sortie il y environ un an, or «il ne peut y avoir de reprise sans» eux, rappelle-t-il, alors que les signes de ralentissement de la croissance se multiplient.

L'évolution des prix du logement ne favorise guère un état d'esprit positif chez les ménages, dans un pays qui compte plus de deux tiers de propriétaires, dont la valeur du patrimoine est donc déterminée en grande partie par les prix de l'immobilier.

Selon l'enquête mensuelle Standard and Poor's/Case-Shiller publiée également mardi, les prix des logements dans l'ensemble des vingt plus grandes métropoles américaines ont en effet ralenti leur progression.

Ils ont augmenté de 0,5% par rapport au mois précédent (en données corrigées des variations saisonnières) après une hausse de 0,6% en avril, indique cette étude.

En glissement annuel, les prix ont augmenté de 4,6% en mai, soit plus que ne le prévoyaient les analystes, qui avaient estimé la hausse à 4,0%, selon leur consensus médian.

Mais l'enquête estime que l'évolution des cours depuis le point bas touché au printemps 2009 est particulièrement décevante: la courbe est «pour ainsi dire plate» depuis le mois de novembre et n'indique toujours «pas que le marché du logement soit engagé dans une reprise durable de quelque forme que ce soit.»

Theresa Chen, de Barclays Capital, craint que les prix n'évoluent «en dents de scie» dans les mois à venir sous l'effet d'une force positive provenant de la croissance lente de l'économie et de l'emploi, et d'une autre négative, liée au nombre croissant de saisies immobilières qui entraîne une multiplication des ventes bradées.