Deux indicateurs économiques publiés mardi ont témoigné de signes ténus d'amélioration pour les ménages aux États-Unis.

L'indice de confiance des consommateurs américains établi par le Conference Board a progressé en avril pour le deuxième mois de suite, gagnant 5,6 points par rapport à mars pour s'établir à 57,9, son plus haut niveau depuis septembre 2008, le mois qui avait vu la crise financière atteindre son apogée.

La hausse de l'indice a été beaucoup plus forte que prévu par les analystes, puisque ceux-ci l'attendaient à 53,5.

L'indice du Conference Board reste néanmoins très bas, puisqu'il est mesuré relativement à une base 100 correspondant à son niveau de 1985.

«Ces chiffres sont toujours faibles, mais ils sont bien meilleurs que ce que nous prévoyions», a estimé Ian Shepherdson, économiste de l'institut HFE.

Le Conference Board (institut de conjoncture privé) note quant à lui que «les inquiétudes des consommateurs vis-à-vis de l'activité actuelle et de la conjoncture sur le marché du travail ont encore baissé», et leurs perceptions de l'avenir se sont encore améliorées par rapport au mois précédent.

Selon un autre indicateur publié mardi, l'enquête Standard and Poor's/Case-Shiller, les prix des logements aux États-Unis ont confirmé leur redressement en février, mais il est encore trop tôt pour dire que le marché est engagé sur la voie de la reprise.

Pour la première fois depuis décembre 2006, les deux indices de cette enquête (celui portant sur les 10 plus grandes métropoles du pays, comme celui portant sur les vingt plus grandes) ont progressé en glissement annuel.

Les prix des logements dans les 20 plus grandes agglomérations américaines ont progressé de 0,6% sur un an, indique l'étude.

La progression de cet indice, qui sert de référence aux analystes, est néanmoins inférieure à leurs prévisions, puisque ceux-ci l'attendaient en hausse de 1,1%.

L'étude prévient néanmoins que la hausse des prix est sans doute liée au dispositif d'incitation fiscale à l'achat d'un logement devant expirer fin avril et que la poursuite des saisies immobilières à un rythme élevé nourrit une offre abondante à prix réduits risquant d'enrayer la progression des cours sur le marché.

Le niveau des prix des logements est particulièrement important pour les Américains, car environ deux tiers des ménages sont propriétaires de leur habitation. En conséquence, les autorités et les économistes estiment d'une manière générale que la stabilisation du marché du logement est une condition préalable à une progression durable de la consommation, moteur traditionnel de l'économie du pays.

Pour les raisons mentionnées par S&P et Case-Shiller, les analystes de Moody's Economy prévoient que les prix des logements perdront encore 5% d'ici à la mi-2011.

Lors d'une visite à Milwaukee, dans le nord des États-Unis, le secrétaire au Trésor américain Timothy Geithner, a estimé mardi que le pays sortait de la crise «plus vite que bien des gens ne le pensaient possible», mais que la route était «encore longue»  et «très difficile».