Les dirigeants de la banque centrale américaine (Fed) restent très inquiets de «la faiblesse du marché de l'emploi», selon les minutes de leur dernière réunion de politique monétaire, publiées mercredi.

«La faiblesse du marché de l'emploi restait source d'inquiétudes fortes pour les participants» à cette rencontre du Comité de politique monétaire de la Fed (FOMC) tenue les 15 et 16 décembre, indique ce document.

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«D'une manière générale», ceux-ci prévoyaient que le taux de chômage, alors de 10%, «resterait élevé pendant un certain temps encore», ajoutent les minutes, publiées deux jours avant le très attendu rapport officiel sur l'emploi aux États-Unis en décembre.

«Le taux de chômage n'était pas le seul indicateur témoignant d'une faiblesse aggravée du marché du travail», ajoute la Fed.

La Réserve fédérale mentionne notamment le fait que «le rapport de la main-d'oeuvre employée à la population totale est tombé à son plus bas niveau en 25 ans, et que, dans le secteur productif, le total des heures travaillées a chuté plus» au cours la récession de 2007-2009 que lors de celle de 1981-1982.

Pour «plusieurs participants», la bonne surprise du rapport sur l'emploi de novembre (qui n'a fait apparaître que 11 000 suppression nettes d'emplois aux États-Unis ce mois-là, soit 10 fois moins qu'en octobre), n'était pas suffisante pour conclure à une «reprise sur le marché de l'emploi».

Selon les minutes, les membres du FOMC «ont noté que le ralentissement de la baisse de l'emploi reflétait surtout un ralentissement du rythme des licenciements et que peu d'entreprises embauchaient».

«Qui plus, est, ajoute la Fed, la proportion inhabituellement élevée des personnes contraintes de travailler à temps partiel faute de mieux et le  niveau anormalement faible des heures travaillées ne laissaient présager qu'une baisse lente du taux de chômage» avec des entreprises susceptibles de suivre la reprise en augmentant les heures de leurs employés plutôt que d'embauchant véritablement.

Si la hausse du travail temporaire observée en novembre a été accueillie comme un facteur encourageant pour la suite, les membres du FOMC se sont inquiétés que les petites entreprises, «source importante de croissance de l'emploi en période de reprise», ne voient leur développement entravé par les difficultés d'accès au crédit auxquelles elles font toujours face.

Les minutes confirment que les membres du FOMC tablent toujours sur une reprise lente de l'économie américaine. Dans leurs dernière prévisions rendues publiques (fin novembre), ils indiquaient tabler sur une croissance du PIB américain de 2,5 à 3,5% en glissement annuel au quatrième trimestre de 2010.

«Certains» membres du FOMC ont dit cependant avoir toujours des doutes sur la capacité de l'économie à croître sans l'aide de l'État, ajoutent les minutes.

Malgré le maintien attendu d'un taux de chômage élevé, les dirigeants de la Fed estimaient mi-décembre que la hausse des dépenses de consommation des ménages, qui a assuré près de 90% de la croissance économique estivale des États-Unis, devrait «continuer» en 2010.

Le département du Travail américain doit publier vendredi son rapport sur l'emploi en décembre. Selon le consensus médian des analystes, celui-ci devrait faire apparaître une situation équilibrée, où les licenciements et les emplois créés se sont annulés.