Bellus Santé (T.BLU), ancienne Neurochem, compte sur l'énergie de la jeunesse pour relancer l'entreprise, qui ne s'est jamais tout à fait remise de l'échec de son médicament vedette, il y a deux ans. Roberto Bellini, qui aura 30 ans en janvier, succédera à son père Francesco dans le siège de président et chef de la direction dès le premier jour de l'année 2010.

«Je suis un jeune PDG, mais un PDG avec beaucoup d'énergie», a lancé Roberto Bellini dans une entrevue accordée à La Presse Affaires. De l'énergie, il en aura besoin. Le dernier rapport trimestriel de Bellus, publié en novembre, fait état de «sérieux doutes quant à la capacité de la société à poursuivre ses activités».

L'entreprise a enregistré des ventes de 292 000$ durant les trois premiers trimestres de 2009, et a enregistré des pertes nettes de 3 millions de dollars. La dette à court et long terme totalise environ 60 millions.

Le titre, exclu du NASDAQ en janvier dernier, vivote à 18 cents à la Bourse de Toronto, alors qu'il atteignait 29$ il y a trois ans.

Vice-président du développement des affaires de Bellus depuis juin dernier seulement, Roberto Bellini n'hésite toutefois pas à affirmer que la survie de l'entreprise est assurée.

«Si on prend du recul, je trouve que nous sommes dans une assez bonne position relativement aux autres biotechs du Québec et du Canada», soutient le nouveau PDG.

«On a un portefeuille de produits très équilibré.»

Le Vivimind

Le seul produit commercialisé de Bellus est le Vivimind, qui appartient à la catégorie des nutraceutiques. Vendu en tant que produit naturel qui vise à «protéger la mémoire», le Vivimind est un dérivé de l'Alzhemed, ce médicament qui avait échoué en 2007 les tests ultimes de commercialisation de la Food and Drug Administration (FDA), aux États-Unis.

Le Vivimind est pour l'instant vendu exclusivement au Canada, mais Bellus cherche un partenaire pour le lancer ailleurs dans le monde.

Le Kiacta, qui s'attaque à une maladie appelée amylose AA, est quant à lui dans une phase avancée de son développement.

Quand Francesco Bellini a annoncé son départ de la tête de Bellus, en juin, il avait indiqué qu'il resterait jusqu'à ce que les droits du Kiacta soient vendus. Une chose qui n'est pas encore faite, confirme Roberto Bellini.

«C'est toujours dans les plans, on est en train de négocier avec des partenaires», ajoute-t-il, sans vouloir préciser ce que cette transaction pourrait rapporter à Bellus. «Je pense que ce sera un montant important.»

Bellus travaille aussi à deux autres médicaments, contre le diabète et l'Alzheimer, qui en sont encore à leur stade de développement initial. En mars ou avril prochain, Bellus connaîtra d'ailleurs des résultats d'études importantes concernant le médicament NC-503, contre le diabète de type 2.

Une réorganisation nécessaire

Au printemps dernier, à la suite d'une crise de liquidités, Bellus a procédé à une importante réorganisation, qui impliquait le renvoi de la moitié de ses employés, si bien que l'effectif total n'est plus que de 50 personnes.

«On a fait cette réorganisation pour que l'entreprise puisse survivre, pour pouvoir continuer à développer nos produits, pour pouvoir continuer à donner de la valeur à nos actionnaires», explique aujourd'hui Roberto Bellini.

Diplômé en biochimie de l'Université McGill, M. Bellini a huit ans d'expérience dans le domaine des biotechnologies, que ce soit dans l'aspect financier ou l'aspect scientifique.

«Je ne pensais pas diriger une entreprise aussi rapidement, a-t-il confié à La Presse Affaires. Mais c'était dans mes plans de bâtir une entreprise, de travailler dans le secteur des biotechnologies. J'ai toujours été très passionné de la science et des affaires.»

Notons que Francesco Bellini demeurera président du conseil d'administration de Bellus.