La direction de Gesca a avisé jeudi les employés de La Presse que si elle ne peut conclure une entente avec ses syndiqués au cours des trois prochains mois en vue de réduire les coûts, elle sera contrainte de «suspendre» les activités du quotidien et du site internet Cyberpresse à compter du 1er décembre prochain.

Le groupe de presse Gesca avait déjà fait savoir, en juin, qu'il souhaitait réduire de 26 millions les coûts d'exploitation de La Presse, dont 13 millions devaient provenir de concessions faites par les employés.

La vice-présidente responsable des communications à La Presse et chez Gesca, Caroline Jamet, a indiqué en entrevue que la direction avait déjà réalisé sa part des économies escomptées, notamment en abandonnant l'édition dominicale de La Presse, en réduisant la taille du quotidien pour économiser sur les coûts du papier journal ainsi qu'en concluant des ententes avec des institutions financières pour obtenir du nouveau financement.

La porte-parole a précisé qu'il reste maintenant à négocier avec les syndicats pour réduire les coûts de main-d'oeuvre. Elle a précisé que l'élément-clé de ces négociations porte sur l'abandon de la semaine de quatre jours de travail, un avantage dont jouissent présentement 69% des employés à temps plein du quotidien.

La direction souhaite ainsi faire passer la semaine de travail des syndiqués de 32 à 35 heures, réparties sur cinq jours. Mme Jamet a précisé que cette mesure entraînerait la suppression d'une centaine d'emplois, sur un total de 700.

Selon la porte-parole, des départs à la retraite permettraient de réduire le nombre de mises à pied.

Mme Jamet a indiqué que si rien n'est fait pour réduire les coûts à La Presse, le quotidien accumulera des pertes de plus 100 millions en cinq ans.

Elle a de plus indiqué que les mesures envisagées ne concernent pour l'instant que La Presse, mais que les autres quotidiens de Gesca (Le Soleil, La Tribune, Le Nouvelliste, Le Droit, Le Quotidien et La Voix de l'Est) avaient tous reçu le mandat de revoir leur structure de coûts.

Elle a précisé qu'il appartenait aux éditeurs de chacun de ces quotidiens d'identifier les moyens de réduire les coûts.