L'opérateur téléphonique américain Verizon (VZ) a annoncé lundi qu'il allait supprimer 8 000 emplois, doublant l'effort déjà réalisé depuis un an, alors que ses résultats du deuxième trimestre montrent un ralentissement de l'activité, avec un bénéfice en recul de 7,2%.

«Nous devons réduire de façon plus significative la structure du coût de la téléphonie fixe dans les 12 à 18 mois qui viennent», a déclaré lors d'une conférence d'analystes le directeur financier John Killian. Précisant que 8 000 emplois avaient déjà été supprimés depuis douze mois, il a indiqué qu'il y aurait encore 8 000 emplois supprimés d'ici à la fin de l'année, pour l'essentiel dans la téléphonie fixe.

Le bénéfice net est revenu à 3,16 milliards de dollars pour la période avril-juin, contre 3,40 milliards un an plus tôt. Mais dans la mesure où le Britannique Vodafone possède 45% de la prospère filiale dans la téléphonie portable Verizon Wireless, le bénéfice net (part du groupe) n'a pas dépassé 1,48 milliard de dollars, en chute de 21,2% d'une année sur l'autre.

Ces résultats sont toutefois conformes aux attentes du marché, qui tablait sur un résultat par action et hors exceptionnel de 63 cents.

M. Killian a précisé que la récession pesait à la fois sur la téléphonie fixe et les services mobiles.

Mais la téléphonie fixe reste le point faible le plus évident pour Verizon, en dépit des investissements dans la fibre optique, qui lui ont permis d'enregistrer une hausse de 9,4% en un an de ses abonnés aux liaisons Internet à haut débit (à 9,1 millions).

Le groupe tire l'essentiel de ses bénéfices et de son expansion de la téléphonie mobile, où il est le numéro un américain avec 87,7 millions d'usagers.

Par rapport au deuxième trimestre 2008, le chiffre d'affaires de la téléphonie mobile, renforcé par l'acquisition de l'opérateur Alltel bouclée fin 2008, a progressé de 27,7%, à 15,48 milliards de dollars, mais celui de la téléphonie fixe a reculé de 5,2%, à 11,48 milliards de dollars.

Une nouvelle fois Verizon, issu de la fusion en 2000 de deux des plus grands opérateurs télécoms du pays, Bell Atlantic et GTE, a vu les coûts de la téléphonie fixe reculer moins vite (-1,1%) que le chiffre d'affaires de cette activité, lui laissant un bénéfice opérationnel en chute de près de moitié (-47,8%) à 555 millions de dollars. La marge opérationnelle dans le fixe a été ramenée à 4,8%, contre encore 8,8% il y a un an.

Par comparaison, le bénéfice opérationnel de Verizon Wireless a augmenté de 28,8% à 4,46 milliards de dollars, avec une marge opérationnelle de 28,8%.

Toutefois des zones d'ombres pèsent aussi sur la téléphonie mobile: Verizon Wireless est certes devenu le premier opérateur du pays depuis l'intégration d'Alltel, mais il gagne des clients à un rythme moins rapide que son plus proche concurrent AT&T (1,1 contre 1,4 million sur le trimestre).

Le marché sanctionnait ces résultats, faisant perdre au titre 2,67% à 30,66 dollars vers 14h30 GMT à la Bourse de New York.

Globalement le chiffre d'affaires du groupe a été conforme aux attentes du marché, en hausse de 11,3% au total à 26,86 milliards de dollars. Mais Verizon a souligné qu'à périmètre constant, le chiffre d'affaires s'inscrivait en hausse de 1,9% seulement.