Le risque de déflation aux États-Unis devrait diminuer à mesure que l'économie se reprendra mais ne peut être «écarté d'un revers de la main», a déclaré jeudi le président de la Banque de réserve fédérale (Fed) de Minneapolis, Gary Stern.

Il y a actuellement deux inquiétudes contradictoires, celle d'une inflation future alimentée par la politique d'accroissement des liquidités de la banque centrale, et celle d'une déflation que provoquerait une «baisse de l'activité économique mondiale», a remarqué M. Stern lors d'un discours à Saint-Paul, dans le nord des États-Unis.

«Aucune de ces deux inquiétudes ne peut être écartée d'un revers de la main, mais si la croissance économique reprend aux États-Unis comme je l'attend, la menace de déflation devrait diminuer proportionnellement à cette reprise», a-t-il ajouté, selon le texte de son allocution distribué à la presse.

Pour M. Stern, «la récession devrait persister jusqu'à la moitié de l'année, et les premiers stades de la reprise devraient vraisemblablement être discrets». «Mais avec le temps, après que nous aurons passé le milieu de l'année 2010, je m'attends à voir le retour d'une croissance robuste».

«En ce qui concerne l'injection de liquidités [dans le circuit économique] et l'inflation, il est important de rappeler que la relation entre la croissance de la masse monétaire et la trajectoire des prix est de long terme, sur des périodes de cinq au moins et plus probablement 10 ans», a-t-il ajouté.

«Il y aura donc largement le temps de retirer les liquidités surabondantes quand le moment sera venu, et sur ce point, la Réserve fédérale reste fermement engagée en faveur de la stabilité des prix à long terme», a dit M. Stern.

La Réserve fédérale américaine, qui a abaissé en décembre son taux directeur quasiment à zéro, est engagée depuis plusieurs mois dans une politique de soutien à l'activité dite d'assouplissement monétaire quantitatif par laquelle elle injecte des liquidités par centaines de milliards de dollars dans le circuit économique.

Cette politique a eu pour effet de doubler la taille de son bilan en quelques mois et d'augmenter la masse monétaire, dont l'agrégat M2 (monnaie en circulation, dépôts à vue, dépôts à court terme et comptes d'épargne) a augmenté de 9,9% en 2008, soit sa plus forte hausse depuis 2001.

La Banque de réserve fédérale de Minneapolis est l'une des douze branches régionales de la Réserve fédérale, la banque centrale des États-Unis.