L'aluminerie Aleris, qui a annoncé sa fermeture la fin de semaine dernière, «respectera toutes ses obligations légales», a fait savoir le porte-parole de l'entreprise, Bill Sedlacek, qui refuse cependant de dire à quel moment sera envoyé l'avis officiel de licenciement au ministère de l'Emploi.

L'aluminerie Aleris, qui a annoncé sa fermeture la fin de semaine dernière, «respectera toutes ses obligations légales», a fait savoir le porte-parole de l'entreprise, Bill Sedlacek, qui refuse cependant de dire à quel moment sera envoyé l'avis officiel de licenciement au ministère de l'Emploi.

Normalement, cet avis survient très rapidement après l'annonce publique d'une fermeture. Il fait partie des obligations juridiques d'un employeur. La loi, cependant, ne prévoit pas de délai pour l'acheminer.

«Soyez assurée que nous allons faire valoir les droits des syndiqués», a dit hier Claudette Carbonneau, présidente de la CSN, que La Presse a jointe par téléphone.

La loi québécoise prévoit qu'Aleris, dont le siège social est situé en Ohio, doit verser 16 semaines de salaire à ses ex-employés.

Tant que la fermeture ne sera pas officialisée auprès du gouvernement du Québec, les syndiqués de cette entreprise du Cap-de-la-Madeleine sont toujours considérés comme étant en lock-out. Ils ne reçoivent donc pas l'ombre d'une compensation de leur employeur et ne peuvent davantage se présenter aux bureaux de l'assurance-emploi. «Tant que l'employeur reste muet, on est pris en otages», a dit au sortir d'une réunion syndicale Denis Fontaine, l'un des 350 employés mis à la porte.

«Entretenir un flou artistique comme ça, je n'ai jamais vu ça», a dit Me Jean Laroche, conseiller syndical à la CSN.

Les employés se sont réunis hier pour la première fois depuis la nouvelle de la fermeture, histoire de faire le point sur les événements et de recevoir un premier chèque hebdomadaire de 215$, que leur verse le fonds de grève.

Mince, très mince consolation pour des employés qui n'ont plus grand espoir de retourner en poste. «En théorie, on est toujours en lock-out, mais ça me surprendrait que ça se règle, a dit Alain, qui a préféré taire son nom de famille. À l'assemblée, les gens étaient tristes et déçus que les choses aient tourné comme ça.»

Personne, à la sortie de l'assemblée, n'a cependant manifesté de colère à l'égard du syndicat. De l'anxiété face à l'avenir, oui, mais pas de rancoeur. «L'exécutif a fait son possible», a dit Roger qui travaille chez Aleris depuis 31 ans.

Pendant ce temps, le président du syndicat, Daniel Goyette a expliqué qu'une ultime tentative de la médiatrice en chef Johanne Barabé avait été vaine: Aleris ne veut rien savoir. «Nous, on est toujours intéressés à négocier avec Aleris, a assuré M. Goyette. On veut une usine qui fonctionne, mais on veut être traités comme des partenaires.»

Tôt en matinée, hier, le bureau du syndicat, des représentants patronaux d'Aleris et des gens d'Emploi Québec ont tenu une réunion. De cela, rien n'a filtré.

Chose certaine, l'employeur ne veut laisser aucun espoir aux syndiqués. Aleris va fermer, a dit M. Sedlacek, parce que «les affaires ont été mises à mal par le conflit de travail. Devant cette incertitude, nos clients sont allés voir ailleurs».

À Radio-Canada, le maire de Trois-Rivières, Yves Lévesque, a pourtant soutenu avoir parlé à un dirigeant d'Aleris qui ne dirait pas non à la vente de l'entreprise.

La convention collective des salariés est échue depuis le mois de janvier. L'entreprise a décrété un lock-out le 1er juillet et a annoncé sa fermeture le 12, en pleine nuit, par voie de communiqué.