La distribution de cadeaux de faveur par la direction de la Société des alcools du Québec (SAQ) à certains de ses employés ne fait pas l'unanimité au sein de la société d'État.

La distribution de cadeaux de faveur par la direction de la Société des alcools du Québec (SAQ) à certains de ses employés ne fait pas l'unanimité au sein de la société d'État.

«On craint que cette pratique ne divise davantage nos membres. On ne veut pas de chicanes», fait valoir le président du Syndicat des employés de magasins et de bureaux (SEMB) de la SAQ, Éric Brunet.

Il y a quelques mois, la SAQ a mis sur pied un programme de récompenses pour ses employés dans ses succursales.

Périodiquement, des cadres de la SAQ distribuent des cadeaux tels des billets de hockey pour des matchs du Canadien et des rabais sur des bouteilles de vins et spiritueux aux plus méritants.

Or, plusieurs employés de la SAQ dénoncent maintenant cette façon de faire. La raison? Le choix des gagnants serait trop sélectif. Ils craignent que cette pratique ne tourne en faveur de quelques employés privilégiés par la direction.

Dans le journal interne du syndicat, un article appelle à la vigilance.

«La SAQ fait depuis plusieurs années des ventes records grâce au travail de chacun de nous, et c'est l'ensemble de ses employés qui méritent d'être reconnus», peut-on lire.

Le syndicat dit avoir reçu de nombreux appels de membres qui protestent contre cette nouvelle façon de faire de la SAQ.

«Pour éviter des malentendus, la meilleure option serait de procéder à un tirage au sort. Tout le monde serait content», indique M. Brunet.

La société d'État soutient de son côté que cette pratique permet de reconnaître le travail exceptionnel de certains employés. «Il ne faut pas voir cela comme du favoritisme», indique la porte-parole Stéphanie Trudeau.

Climat tendu

Selon le SEMB, cette nouvelle controverse illustre bien le climat de travail qui prévaut actuellement à la SAQ. «Il y a encore beaucoup de tension», reconnaît le président.

Selon ce dernier, plusieurs articles de la convention collective signée après le long conflit de travail, survenu à la fin de 2004, demeurent flous, laissant place à plusieurs interprétations.

Les différends portent notamment sur l'interprétation du fameux article 8 de la présente convention collective, qui limite les employés à temps partiel à travailler dans une seule succursale, contrairement à auparavant.

Signes qui ne mentent pas, plus de 1100 griefs ont été déposés par des membres du SEMB depuis la signature de la dernière convention collective, en 2005.

Question d'améliorer leurs relations, le SEMB et la SAQ ont fait appel à la firme extérieure CFC pour tenter de renouer le dialogue. Des rencontres de médiation sont en cours ces jours-ci.