L'entreprise Conporec a l'intention de s'installer dans le parc de l'ancienne usine LaPrade, à Bécancour, où elle implantera non seulement la plus grande usine au Québec de compostage utilisant des intrants issus de la troisième voie de la collecte sélective mais aussi toutes les technologies les plus récentes qu'elle utilise dans ce domaine. "Ce sera une vitrine technologique au goût du jour", explique le vice-président exécutif, Fabrice Hermance.

L'entreprise Conporec a l'intention de s'installer dans le parc de l'ancienne usine LaPrade, à Bécancour, où elle implantera non seulement la plus grande usine au Québec de compostage utilisant des intrants issus de la troisième voie de la collecte sélective mais aussi toutes les technologies les plus récentes qu'elle utilise dans ce domaine. "Ce sera une vitrine technologique au goût du jour", explique le vice-président exécutif, Fabrice Hermance.

Depuis sa création à Sorel-Tracy, en 1992, Conporec a certes connu sa part de problèmes, concède M. Hermance mais aussi une série de virages et d'améliorations technologiques majeures, notamment en 2003 et en 2005, alors qu'elle faisait l'acquisition de l'entreprise Biomax, un leader québécois dans la formation de compost à partir de matières putrescibles triées à la source.

Aujourd'hui, dit-il, Conporec est sur le point d'accoucher d'une technologie qui lui permettra de fabriquer du compost de catégorie A à partir du contenu du sac vert. Jusqu'à présent, elle arrivait à produire du compost de catégorie B.

Déjà implantée aux États-Unis, en France et bientôt en Australie, la société québécoise Conporec arrive à faire du compost presque sans causer de problèmes d'odeurs puisque tout se passe dans des bâtiments à pression négative qui force l'air dans des bio-filtres. "Nous somme donc très différents d'entreprises comme Compostage Mauricie. Et contrairement à ce qui a été dit, nous ne sommes pas associés à eux", précise M. Hermance.

Dans ces usines, explique-t-il, toutes les opérations sont automatisées. Les sacs verts, qui sont maintenant appelé les "bacs gris", circulent sur 12 kilomètres de convoyeurs et leur contenu est brassé et trié par une série de mécanismes hautement technologiques qui permettent de séparer efficacement les matières plastiques, le verre et le métal qui n'auraient pas été mis à la récupération par les citoyens.

Avec cette technologie, les citoyens n'ont pas à mettre leurs matières putrescibles dans un troisième bac, le bac brun. Mais Conporec peut maintenant offrir des technologies aux MRC désireuses de faire malgré tout la collecte à trois voies. C'est d'ailleurs ce genre d'usine qui sera construite à Bécancour, explique M. Hermance.

Contrairement à ce que croient plusieurs, dit-il, la solution du bac brun n'est pas moins coûteuse que celle du sac vert trié mécaniquement.

"Avec le bac brun, il faut faire de la sensibilisation du public, acheter des bacs et il y aussi le transport supplémentaire à payer. Ça revient au même. De plus, je peux certifier que la qualité du compost, au bout du compte, n'est pas différente", précise M. Hermance. Les deux solutions doivent s'adapter aux territoires. Pour les distances trop grandes, dit-il, le bac brun n'est peut-être pas la meilleure solution.

Comme le rapporte le directeur général de la Régie de gestion des matières résiduelles de la Mauricie, Robert Comeau, le facteur financier est un autre obstacle à l'utilisation d'une technologie comme celle de Conporec. "La plus petite usine coûte 25 millions $", dit-il en rappelant que la régie a déjà une dette à payer pour deux lieux d'enfouissement sanitaire.

Toutefois, M. Hermance précise que les MRC n'ont pas à payer d'usine. "Elles sont facturées à la tonne et pour éviter les augmentations de prix démesurées, nous pouvons envisager des partenariats public-privé en échange d'un partage de risques financiers", dit-il.

brigitte.trahan@lenouvelliste.qc.ca