Des employés engagés, susceptibles d'en faire un peu plus quand il le faut et de prendre des initiatives, sont une des caractéristiques les plus communes parmi les entreprises en croissance, et les employeurs ne sauraient trop estimer les bénéfices à retirer du développement d'un tel état d'esprit.

Des employés engagés, susceptibles d'en faire un peu plus quand il le faut et de prendre des initiatives, sont une des caractéristiques les plus communes parmi les entreprises en croissance, et les employeurs ne sauraient trop estimer les bénéfices à retirer du développement d'un tel état d'esprit.

Contrairement à ce qu'on pourrait croire, les travailleurs ne sont pas seulement motivés par le salaire et une proportion notable d'entre eux est désireuse de fournir un effort discrétionnaire pour aider l'entreprise à parvenir au succès, suggère une étude de la firme Towers Perrin, qui note en même temps un important «écart d'engagement» entre cette volonté d'effort et l'efficacité avec laquelle les entreprises la sollicitent.

Selon la firme, seulement 23% des employés au Canada se disent engagés, alors que près de 32% sont partiellement ou totalement «désengagés», des chiffres moins mauvais que la moyenne mondiale mais qui témoignent encore du fait que de très nombreux travailleurs sont déconnectés rationnellement et émotionnellement de leur emploi.

Le problème pour l'employeur est qu'il n'est plus au XIXe siècle : les tâches demandées à l'employé sont de plus en plus complexes et réclament souvent aujourd'hui une adaptation de tous les instants, difficile sans implication.

«On ne saurait trop souligner l'importance d'une main-d'oeuvre engagée pour le bénéfice net de l'entreprise, souligne Kevin Aselstine, sociétaire directeur de Towers Perrin à Toronto.

«Nous avons effectué une analyse comparative des résultats financiers et de l'engagement des salariés de 40 entreprises mondiales et nous avons constaté que les sociétés qui comptaient le plus fort pourcentage de salariés engagés ont collectivement accru leur bénéfice d'exploitation de 19 % et leur bénéfice par action de 28 %, d'un exercice à l'autre.»

«En contrepartie, les entreprises qui présentaient le pourcentage le plus bas de salariés engagés accusaient, d'un exercice à l'autre, un déclin de 33 % de leur bénéfice d'exploitation et une chute de 11 % de leur bénéfice par action.»

En outre, l'époque où l'entreprise avait le gros bout du bâton sur le marché du travail est en voie de se terminer.

Avec un taux de chômage qui avoisine les 6% au pays, faire en sorte que ses salariés se sentent importants ne tient plus seulement des simples «extras», mais relève d'une stratégie essentielle pour retenir sa main-d'oeuvre la plus créative.

«Pour les employeurs, les chiffres sur la mobilité de la main-d'oeuvre sonnent l'alarme, dit Michel Tougas, sociétaire directeur de Towers Perrin à Montréal.

«Tandis que la balance du pouvoir dans le marché du travail passe des employeurs aux salariés - soit des acheteurs de talent aux vendeurs – les entreprises devraient concentrer leurs efforts sur les moyens de stimuler l'engagement de leurs employés, afin de parvenir à attirer et à maintenir en service les talents.»

En effet, si à peine un tiers (32 %) des Canadiens ne prévoient pas de quitter leur emploi actuel, 52 % des employés pleinement engagés prévoient de rester au service de leur employeur actuel.

Soulignons-le : les employés canadiens sont dans une grande majorité désireux de s'impliquer. 69 % (contre 58 % mondialement) indiquent qu'ils tendent à investir plus de temps et d'effort que ce que l'on attend d'eux et 90 % (contre 84% mondialement) apprécient un travail stimulant qui leur permet d'acquérir de nouvelles compétences.

Malheureusement, à peine 6 % des Canadiens estiment que la haute direction traite ses salariés comme s'ils étaient l'élément le plus important de l'organisation.

Reste à savoir maintenant comment concrètement on implique ses employés: «Il n'y a pas de solution universelle et toute faite», concède Kevin Aselstine...

Ces données sont tirées d'un sondage réalisé auprès de 90 000 travailleurs partout dans le monde, y compris 5000 répondants du Québec et du Canada.

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