Un regroupement d'investisseurs et d'intervenants régionaux qui veut empêcher la fermeture de la laiterie Château de Buckingham n'abandonne pas et maintient la pression, même si le propriétaire Nutrinor fait la sourde oreille.

Un regroupement d'investisseurs et d'intervenants régionaux qui veut empêcher la fermeture de la laiterie Château de Buckingham n'abandonne pas et maintient la pression, même si le propriétaire Nutrinor fait la sourde oreille.

En plus de dévoiler son plan de relance, hier, le regroupement a incité la population de l'Outaouais à appuyer ses démarches afin de garder ouverte la laiterie.

"C'est possible de relancer la laiterie si l'Outaouais se lève et consomme le lait Château qui est sur les tablettes, du lait des producteurs de la région. Le problème, c'est d'obtenir la laiterie. On la veut et on veut tous les employés et les livreurs", a dit Gérald Brisebois, de Mont-Laurier, qui a relancé l'ancienne laiterie Bélanger, en 1992, maintenant connue sous le nom des Trois-Vallées.

"Un seul élément manque au tableau : l'écoute de Nutrinor. On souhaite que Nutrinor accepte d'entendre la proposition des gens de l'Outaouais", a dit Patrick Duguay, directeur général de la Coopérative de développement régional Outaouais-Laurentides, qui coordonne l'effort de relance de la laiterie avec Développement économique-CLD Gatineau.

Le plan de relance dévoilé hier comprend quatre grands partenaires : des investisseurs privés des Hautes-Laurentides et de l'Outaouais, notamment M. Brisebois. Le deuxième partenaire serait une coopérative de travailleurs-actionnaires ; le troisième, une coopérative de producteurs agricoles, et le quatrième, des partenaires financiers. Le groupe de relance veut aussi aller chercher l'appui des laitiers, en plus d'interpeller le ministre de l'Agriculture du Québec, Yvon Vallières.

Le comité de relance n'a pas dévoilé, hier, quels investissements seront nécessaires. "On ne peut pas publiquement dévoiler des chiffres. On se mettrait à flan devant celui qui peut vendre. Ce que je peux vous dire, c'est que notre plan d'affaires, avec des chiffres conservateurs, démontre que c'est rentable", a dit Denis Bureau, du CLD Gatineau.

Château détient 35 % du marché en Outaouais et peut générer un chiffre d'affaires de 12 millions $, a-t-il ajouté.

Les promoteurs de la relance comptent sur la mobilisation régionale et la pression politique pour faire une différence. Autre facteur : Nutrinor, qui veut fermer l'usine vers la mi-décembre, a encore les mains liées car elle n'a pas encore signé d'entente avec les 29 employés de l'usine et les 14 laitiers.

Des laitiers de Château rencontrés hier souhaitent que l'usine demeure ouverte. Ils disent que les ventes ont augmenté depuis l'annonce de la fermeture. Les laitiers ont été approchés par Agropur, qui veut distribuer son lait ici. "Certains laitiers sont tentés par l'offre. Je dirais que c'est moitié-moitié. Il y en qui n'affichent pas leurs couleurs, pas tout de suite. Pour moi, la marque de lait, c'est important. Moi, je pense que la laiterie sera relancée", a dit Yves Aubin, un laitier de Château depuis 10 ans.

Michel Savard, qui compte parmi ses clients 350 maisons et plusieurs garderies dans les secteurs Hull et Gatineau, aimerait aussi que Château demeure ouvert.

Il y a deux semaines, Nutrinor, d'Alma, a annoncé son intention de fermer la laiterie Château. Nutrinor affirme que la laiterie est déficitaire et veut consolider ses activités dans la région du Saguenay. Le groupe Agropur (produits Natrel et Québon) veut quant à lui mettre la main sur le réseau de distribution de Château.

"Agropur n'a pas intérêt à acheter une usine avec des travailleurs puisque leur intention avouée est de la fermer pour s'accaparer un réseau de distribution", souligne Denis Bureau.

Nutrinor n'avait pas donné suite aux appels du Droit, hier après-midi.

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