Avec les trois quarts de son territoire en zone verte, l'arrondissement de Brompton n'a pas que des paysages bucoliques à offrir: l'agriculture y occupe une place très importante.

Avec les trois quarts de son territoire en zone verte, l'arrondissement de Brompton n'a pas que des paysages bucoliques à offrir: l'agriculture y occupe une place très importante.

De toute la Ville de Sherbrooke, c'est l'endroit le plus rural, au sens noble du terme, avec ses productions primaires, surtout dans le lait et le boeuf, mais également ses fourrages et pour les céréales (comme l'avoine) et les protéagineux (comme le soya). En outre, il y a de la production porcine et ovine.

Selon le plus récent relevé effectué par l'agronome spécialisé en aménagement Patrick Chalifour, de la direction de l'Estrie d'Agriculture, Pêcheries et Alimentation, on retrouve dans Brompton 30 des 70 entreprises agricoles de Sherbrooke.

«Comme ailleurs, il y a tendance à la réduction du nombre d'établissements, du moins par rapport aux données provenant de 2000, alors qu'on comptait 83 entreprises agricoles pour toute la Ville de Sherbrooke, dont 42 pour l'arrondissement de Brompton. Cependant, il y a augmentation des revenus à la ferme entre les deux périodes de comparaison (chiffres de 2000 versus ceux de 2004), de 9,7 à 10,1 millions $. Pour Brompton, ces revenus à la ferme totalisent 4 millions $», résume M. Chalifour.

De façon générale, l'agriculture est plus traditionnelle ou de stature industrielle dans l'arrondissement de Brompton, par rapport à une vocation plus commerciale ailleurs à Sherbrooke.

C'est particulièrement le cas dans Rock-Forest-Saint-Élie-Deauville, avec l'horticulture, les cultures abritées, les petits fruits, les productions végétales et autres. Autrement dit, dans l'arrondissement de Brompton, c'est comme la vraie campagne en ville et le territoire peut être qualifié de grenier alimentaire de Sherbrooke.

«C'est un endroit (l'arrondis-sement de Brompton) qui se prête bien à l'agriculture. La production laitière occupe la première place (16 entreprises). En général, on y retrouve de bonnes terres, bien que le drainage soit nécessaire», a aussi indiqué le spécialiste.

Des possibilités mais...

Non seulement le maintien mais le développement des activités agricoles est parfaitement possible sur ce territoire. Des 8000 hectares de l'arrondissement, on en compte 6100 en zone verte permanente.

«C'est sûr que le potentiel de développement (agricole) est là mais il ne faut pas rêver en couleur quand on est dans la cour d'une grande ville comme Sherbrooke, qui pense essentiellement en terme urbain et avec toute la pression que cela crée sur le prix des terres. C'est là notre inquiétude», soumet le président de l'Union des producteurs agricoles (UPA) pour l'Estrie, Noël Landry.

«Cependant, rajoute-t-il, on ne devrait pas avoir de problème si la Ville de Sherbrooke se donne une véritable politique de développement agricole et idéalement de soutien et de promotion. De toute façon, le noyau urbain (zone blanche a suffisamment d'espace pour se développer pendant longtemps en limitant l'étalement... À mon sens, c'est dans l'intérêt même de Sherbrooke de tout faire pour garder et défendre l'agriculture qui lui reste. Ça représente des emplois et des revenus de taxes importants», a aussi émis le président de l'UPA.