Les observateurs du procès de Conrad Black affirment que les avocats de l'ex-magnat de la presse souhaiteront vraisemblablement que le jury soit constitué d'artistes, d'auteurs et d'autres personnes capables de «saisir les nuances», au lieu de cols bleus croyant fermement en la voie hiérarchique.

Les observateurs du procès de Conrad Black affirment que les avocats de l'ex-magnat de la presse souhaiteront vraisemblablement que le jury soit constitué d'artistes, d'auteurs et d'autres personnes capables de «saisir les nuances», au lieu de cols bleus croyant fermement en la voie hiérarchique.

Le processus en vue de la sélection des jurés au procès de Black, accusé d'avoir fraudé les investisseurs de millions de dollars, a déjà commencé, mais la sélection en tant que telle ne débutera officiellement que mercredi, à Chicago.

Black, qui a déjà été à la tête du troisième empire de presse en importance au monde, et qui comptait les élites canadienne et britannique parmi ses fréquentations, est accusé de fraude, de blanchiment d'argent, d'entrave à la justice, de manoeuvres frauduleuses et de violations de la législation fiscale.

Les accusations sont relatives à la vente de centaines de journaux régionaux, à compter de 1998. Les procureurs avancent que Black et d'autres dirigeants ont empoché des paiements versés par les acheteurs en échange de la promesse qu'ils ne se feraient pas concurrence. Ils ajoutent que ces sommes auraient dû profiter aux actionnaires de l'ancienne société Hollinger International, aujourd'hui Sun-Times Media Group.

Également accusés sont les anciens dirigeants de Hollinger Jack Boultbee, Peter Atkinson et Mark Kipnis, qui font face à des accusations de fraude. Chacun des quatre hommes a plaidé non coupable.

La sélection du jury devrait se poursuivre jusqu'à vendredi. Le début de la présentation des argumentations est prévue le 19 mars.

Des spécialistes affirment que si les avocats de Black réussissent à obtenir ce qu'ils veulent, le jury se composera de personnes capables de comprendre qu'il existe «un contexte à tout problème, que les choses qui se produisent se situent dans un cadre plus large».

«Ils veulent des gens capables de saisir les nuances, les tons de gris», comme les artistes et les auteurs, a dit Samuel Solomon, chef de la direction d'une entreprise de consultants spécialisés dans les questions judiciaires.

La poursuite, de son côté, cherchera à retenir les jurés «plus sensibles aux questions du respect de la loi et de l'ordre établi, qui respectent la chaîne de commandement».