Ça démarre... pour vrai. Les premières voitures électriques Zenn quitteront la nouvelle usine de Feel Good Cars à Saint-Jérôme cette semaine. Destination: les États-Unis.

Ça démarre... pour vrai. Les premières voitures électriques Zenn quitteront la nouvelle usine de Feel Good Cars à Saint-Jérôme cette semaine. Destination: les États-Unis.

En tout, 150 véhicules seront prêts à partir d'ici un mois, selon Ian Clifford, 43 ans, chef de la direction chez Feel Good Cars, joint au siège social de Toronto. L'entreprise compte produire 2000 Zenn (pour zero emission, no noise) au cours de la prochaine année.

Lors de l'implantation de l'usine en avril, la compagnie avait annoncé que les livraisons commenceraient dès l'été. " On a pris un peu plus de temps pour être certain d'atteindre les normes de qualité les plus élevées ", explique M. Clifford.

Au départ, il pensait surtout viser le marché du sud des États-Unis. Or, ses représentants ont " découvert un fort intérêt dans les zones urbaines des États du nord, comme l'Oregon ou Washington ", note-t-il.

M. Clifford a eu une autre surprise. La majorité des 20 détaillants ayant signé des ententes avec Feel Good Cars ne sont pas des vendeurs de voiturettes de golf, mais des concessionnaires d'automobiles, tels Chrysler ou Ford.

Au Canada, le marché est très limité. Seule la Colombie-Britannique accepte d'immatriculer les voitures électriques à basse vitesse comme la Zenn. Au pays de l'oncle Sam, elles peuvent circuler dans presque tous les États, sur les routes où la limite est de 35 mph (55 km/h).

M. Clifford se rappelle pourtant qu'il faisait souvent le trajet entre Laval et Montréal avec sa voiture électrique au début des années 2000. À la fin de 2003, Québec a décidé que l'exemption prévue par la loi fédérale ne s'appliquait plus sur son territoire.

" Dans l'immédiat, on va se concentrer sur les marchés existants. Une fois qu'on sera établis aux États-Unis, on tentera de convaincre les gouvernements ici ", précise M. Clifford. En attendant, la ville de Saint-Jérôme a instauré un règlement pour permettre à Feel Good Cars de tester ses véhicules sur la route près de l'usine.

La Zenn est un " croisement génétique entre un scooter à deux roues et une voiture classique ", illustre Hugo Marsolais, directeur des opérations à l'Institut du transport avancé du Québec. Affilié au cégep de Saint-Jérôme, l'ITAQ a collaboré de près à la mise au point du véhicule.

" La Zenn n'est pas là pour concurrencer la voiture classique, souligne M. Marsolais. Mais pour une famille, c'est une bonne deuxième ou troisième voiture pour faire les petits trajets en milieu urbain. "

En juin, elle a d'ailleurs remporté le prix de la meilleure voiture urbaine lors du Challenge Bibendum à Paris. " C'est comme les Olympiques du véhicule vert ", dit M. Marsolais. Le Canada, qui y participait pour la première fois, a battu une demi-douzaine de participants venus d'Allemagne, de France, des États-Unis et même de l'Inde.

Lors de cet événement, couvert par plus de 500 journalistes, " la Zenn a été un bel ambassadeur pour le Québec et le Canada ", assure M. Marsolais. Sur un parcours de 23 km, elle s'est distinguée notamment par son efficacité énergétique, son freinage et son accélération, ajoute-t-il.

Depuis le 6 février, Feel Good Cars est cotée à la Bourse de Toronto (symbole ZNN). Après avoir atteint un sommet de 2 $ le 27 février, le cours s'est maintenu autour de 1,50 $. " On a un très bon mix d'actionnaires, note M. Clifford. La plupart ont une vision à long terme. "

L'entreprise a aussi la confiance de ses employés. À la fin du mois d'août, Feel Good Cars a annoncé que les membres de sa direction avaient acheté 20 % des unités d'un placement privé de 1,7 million de dollars. En six mois, le personnel a doublé, passant de 12 à près de 25 employés, répartis entre l'usine des Laurentides et le siège social de Toronto.

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