La décision de SAS de cesser immédiatement d'utiliser ses biturbopropulseurs Q400 lui coûtera jusqu'à 63 M$ US.

La décision de SAS de cesser immédiatement d'utiliser ses biturbopropulseurs Q400 lui coûtera jusqu'à 63 M$ US.

C'est ce qu'a indiqué la compagnie scandinave lundi matin. SAS a pris cette décision à la suite d'un nouvel incident survenu samedi.

Il s'agit d'un coup dur pour Bombardier [[|ticker sym='T.BBD.B'|]] qui s'est dit «déçu» dimanche, mais confiant dans la fiabilité de ses appareils.

«Bombardier est déçu de la décision de SAS de cesser en permanence l'exploitation de sa flotte d'appareils Q400, puisque l'enquête par les autorités danoises entourant l'incident est toujours en cours», affirme la direction dans un communiqué.

Cette nouvelle tuile pour Bombardier tombe au moment où l'avionneur venait d'annoncer des commandes importantes de cet appareil.

Bombardier avait fait état le 23 octobre d'une commande ferme de dix Q400 pour 267 M$ d'un transporteur européen dont il n'a pas dévoilé le nom, avec des options sur dix autres appareils, portant le montant de la commande à 540 M$ si elles étaient exercées.

Et la veille, le Canadien avait annoncé être en train de finaliser un contrat portant sur une commande ferme de douze Q400 par la compagnie australienne Qantas, avec des options sur 24 autres appareils, un très gros contrat que la série noire actuelle pourrait affecter.

Une porte-parole du groupe a toutefois estimé que ces deux contrats, annoncés après les premiers incidents survenus avec des avions de ce type, «démontrent que le marché des opérateurs a confiance dans cet appareil».

«Les opérateurs reconnaissent la fiabilité et la qualité du Q400», a affirmé Hélène Gagnon.

Bombardier a par ailleurs indiqué qu'une «révision complète du système de train d'atterrissage de l'appareil Q400», effectuée en collaboration avec Goodrich, le fabricant américain de ces trains d'atterrissage, avait confirmé «la sécurité et l'intégrité tant de la conception que du volet opérationnel du système».

Le Q400 bat de l'aile, titrait dimanche le quotidien La Presse, en notant qu'il s'agit du cinquième incident en moins de deux mois pour le constructeur aéronautique et ferroviaire canadien.

Samedi soir, le groupe avait jugé qu'il n'y avait pas de lien entre ce nouvel incident et ceux ayant précédemment affecté ses appareils de ce type.

Bombardier a indiqué cette semaine que ses commandes fermes du Q400 se montaient actuellement à 264 appareils, dont 164 déjà livrés au 31 juillet 2007.

SAS a annoncé dimanche que le groupe cessait d'utiliser les Q400 après avoir dans un premier temps immobilisé sa flotte, suite à un atterrissage d'urgence d'un de ces appareils à l'aéroport de Copenhague, en raison d'un train d'atterrissage défectueux.

L'avion avait 44 passagers et membres d'équipage à son bord, mais l'incident n'a pas fait de blessés.

SAS possède au total vingt-sept Q400 qui assuraient environ 5% de son transport de passagers.

Les Q400 de SAS avaient déjà été cloués au sol pendant environ trois semaines, du 12 septembre au 4 octobre, suite à deux atterrissages d'urgence avec des appareils de ce type, l'un à l'aéroport d'Aalborg (nord du Danemark), l'autre à Vilnius (Lituanie), tous les deux en raison de trains d'atterrissage défectueux.

Deux autres incidents s'étaient produits par la suite, à Munich et à Copenhague.

SAS avait demandé début octobre à Bombardier des compensations de 500 millions de couronnes suédoises (54 millions d'euros) pour les pertes liées à l'immobilisation des Q400 pendant cette période.