Comme 600 000 consommateurs séduits par Vidéotron depuis que le marché de la téléphonie locale est ouvert à la concurrence, Pierre Boislard a fait le saut en mai dernier.

Comme 600 000 consommateurs séduits par Vidéotron depuis que le marché de la téléphonie locale est ouvert à la concurrence, Pierre Boislard a fait le saut en mai dernier.

Il a transféré ses deux lignes téléphoniques d'affaires ainsi qu'une connexion internet haute vitesse d'affaires. Mais Bell n'a jamais coupé son service internet, si bien qu'il se retrouve avec une facture de 413$ pour quatre mois de service en trop.

Pourtant, M. Boislard était convaincu que Vidéotron communiquerait directement avec Bell pour demander le débranchement.

«Sans soucis: Vous n'avez pas à communiquer avec votre fournisseur actuel: on s'en occupe», avait-il lu dans une publicité de Vidéotron l'invitant à jumeler l'accès internet à la téléphonie par câble.

Il est vrai que Vidéotron s'occupe de tout mais seulement pour les lignes téléphoniques, a expliqué à La Presse, Isabelle Dessureault, porte-parole de Vidéotron.

Pour que le client conserve le même numéro de téléphone, le nouveau fournisseur (que ce soit Vidéotron ou Bell) doit faire lui-même la demande de transfert auprès de l'ancien fournisseur, car il s'agit d'une démarche assez complexe.

«Mais nous ne sommes pas autorisés à le faire pour Internet», a précisé Mme Dessureault.

Donc, le client doit rompre lui-même la communication internet avec son ancien fournisseur. C'est aussi la responsabilité du client de s'assurer qu'il n'a pas un engagement à long terme avec son ancien fournisseur, et qu'il n'y aura pas de pénalités s'il met fin à son contrat avant terme.

Dans une conversation type, le conseiller de Vidéotron doit faire ces mises en garde deux fois au futur client.

«Mais il se peut qu'il ait oublié», dit Mme Dessureault. Pour dédommager son client, Vidéotron lui créditera deux mois de service internet, ce qui représente 140$.

Mais comment se fait-il que Bell ait tant tardé avant de mettre fin au service internet de M. Boislard?

Après avoir réalisé que Bell lui envoyait toujours des factures, M. Boislard a pourtant envoyé deux lettres recommandées, en juillet et en septembre. Il a aussi communiqué plusieurs fois avec Bell, par courriel et par téléphone. Sans succès.

Cet automne, un agent lui a même répondu que s'il s'entêtait à ne pas payer, son dossier de crédit serait entaché

La Presse Affaires a aussi demandé des éclaircissements à Bell Canada. Surprise! Le porte-parole, Jacques Bouchard, nous a répondu que le service internet de M. Boislard venait d'être annulé, non par en réaction aux nombreuses demandes du client, mais plutôt grâce à une vérification de routine des systèmes informatiques.

M. Boislard s'est retrouvé pris dans un drôle d'imbroglio, a avoué M. Bouchard. Sa première s'est égarée, car elle avait été acheminée au mauvais service. Puis, il y a eu des conversations croisées, une mauvaise communication.

«Il y a eu des problèmes et on s'en excuse», a dit M. Bouchard. Il ajoute que Bell lui a déjà effacé la facture pour les quatre mois.

Bref, M. Boislard se retrouve dans une situation rarissime: Il sera dédommagé en double pour le même pépin. C'est formidable ce que la concurrence peut faire!

Le service

Une ligne d'affaires internet haute vitesse

Le hic

Le client est passé chez Vidéotron, mais Bell a continué de facturer et réclame 400$

"Bell dit que Vidéotron ne les a jamais avisés. Impossible de savoir si c'est la faute de Vidéotron ou celle de Bell" Pierre Boislard

Au bout du compte

Lors d'un transfert de ligne téléphonique (filaire ou mobile), c'est la nouvelle compagnie qui s'occupe d'annuler le service auprès de l'ancien fournisseur.

Mais pour tous les autres services (télévision, Internet), le client doit rompre lui-même. Et il doit s'assurer qu'il n'y aura pas de pénalité s'il met fin à un contrat avant terme.