La Caisse de dépôt et placement a vendu sa participation de 10% dans la Compagnie financière de Rothschild, qu'elle avait acquise en 2005 pour environ 80 millions de dollars.

La Caisse de dépôt et placement a vendu sa participation de 10% dans la Compagnie financière de Rothschild, qu'elle avait acquise en 2005 pour environ 80 millions de dollars.

L'acheteur, la Bank of China, a payé l'équivalent de 360 M$ CAN pour la part de la Caisse et de nouvelles actions qui lui donneront une participation de 20%.

Dans son dernier rapport annuel, la Caisse évaluait sa part dans l'entreprise qui n'est pas cotée en Bourse, à entre 150 et 300 M$.

L'accord avec la Bank of China, annoncé en pleine tourmente financière, est le «premier accord capitalistique conclu entre une grande banque chinoise et une banque de l'Eurozone», a déclaré hier Michel Cicurel, président du conseil de La Compagnie financière de Rothschild (LCFR), lors d'une conférence de presse.

«Cet accord est complètement hors du temps, des difficultés, avec deux groupes extraordinairement robustes, et je mesure bien à quel point il est surréaliste de vous demander de venir aujourd'hui pour un accord serein, dans un monde qui ne l'est pas», a poursuivi M. Cicurel.

C'est Bank of China qui a pris l'initiative, il y a un an, de proposer ce partenariat à LCFR, a tenu à préciser ce dernier. «N'allez pas imaginer qu'on avait besoin de fonds propres, on n'avait pas du tout besoin de fonds propres, et il a même été assez difficile de faire accepter à Benjamin de Rothschild (président du holding de tête du groupe éponyme) de le diluer dans cette prise de participation de Bank of China», a-t-il lancé.

Et, tandis que des fonds souverains chinois sont venus ces derniers mois à la rescousse des banques américaines et quil se murmure que le conglomérat chinois CITIC se penche au chevet de la banque américaine Morgan Stanley, le vice-président de Bank of China, Min Zhu, a déclaré que son établissement ne cherchait pas pour le moment à devenir une "banque mondiale opérant partout".

«Nous cherchons des produits, des institutions qui soient capables de les fabriquer, pour pouvoir ensuite en faire profiter le marché chinois. Vous avez les produits, nous avons la réseau de distribution», a-t-il résumé à l'adresse de son nouveau partenaire.

M. Zhu a également indiqué que le choix de Bank of China ne s'était pas porté sur la France par hasard: elle est "installée au milieu de l¹Europe" et c'est la sixième économie du monde, a-t-il fait valoir.

L'idée de ce partenariat est de permettre à Bank of China de faire croître ses activités de gestion d'actifs et de banque privée en s¹appuyant sur l'expertise de La Compagnie Financière Edmond de Rothschild et à celle-ci de «d'accélérer son développement en Chine et sur le marché asiatique, en accédant à la puissance de distribution du réseau de Bank of China».