L'hiver arrive avec pas mal d'avance sur son horaire habituel et au moment où le prix du pétrole bat un record de tous les temps.

L'hiver arrive avec pas mal d'avance sur son horaire habituel et au moment où le prix du pétrole bat un record de tous les temps.

La conséquence est douloureuse pour ceux qui chauffent au mazout, qui ont eu un choc en recevant leurs premières factures.

Un lecteur de La Presse a constaté que le prix du mazout est passé de 79 cents le litre, à la première livraison cet hiver, à 96 cents à la deuxième, un bond de 22% en quelques semaines!

«C'est curieux de voir comment un produit aussi nécessaire que l'huile à chauffage augmente autant, et à un moment aussi critique», écrit-il.

Mais c'est justement parce que le mazout est un produit nécessaire que la demande augmente à un moment critique, c'est-à-dire lorsque le froid commence. Les prix sont alors poussés à la hausse, en vertu de cette bonne vieille loi de l'offre et de la demande.

Depuis le début de la saison de chauffage, le prix moyen du mazout (excluant les taxes) s'est établi en moyenne à 75,6 cents au Québec, selon la Régie de l'énergie.

C'est 11% de plus que l'an dernier à pareille date et un sommet historique. Comme il faut environ 2500 litres pour chauffer une maison pendant tout l'hiver, la facture moyenne devrait être de 200$ plus élevée que celle de l'an dernier.

Ça pourrait être encore plus que ça si l'hiver se poursuit en lion, comme il a commencé. Selon le ministère américain de l'Énergie, les coûts de chauffage dans le nord est du pays devraient augmenter de 33% en raison du froid et surtout de la hausse des prix du pétrole.

Le prix du brut a baissé depuis qu'il a touché un record historique de 99,16 $ US le baril le 20 novembre dernier mais à 91,26 $ US à la fermeture des marchés jeudi, le baril de pétrole est encore de 43,2% plus élevé que l'an dernier.

Jeudi, le prix du mazout chez Ultramar était de 88 cents le litre, soit 1,01$ en incluant les taxes.

Selon le porte-parole de l'entreprise, Louis Forget, les prix continuent d'être poussés à la hausse par les tempêtes de neige et les déplacements du temps des Fêtes.

«Il faut savoir que le mazout de chauffage, le diesel et le carburant pour les avions sont à peu de chose près le même produit», explique-t-il.

L'armada de camions de déneigement, de même que les déplacements plus nombreux en avion pendant la période des Fêtes, augmentent la demande déjà forte à cause du froid.

En outre, pendant l'hiver, il est plus difficile d'obtenir des produits importés, en raison des conditions de navigation plus difficiles qui exigent des navires à coques renforcées.

Résultat, les raffineries fonctionnent à plein régime et suffisent à peine à satisfaire la demande.

Marges à la hausse

Il n'y a pas que les prix des produits qui augmentent. Il y a aussi la marge brute des détaillants qui est à la hausse, c'est-à-dire la différence entre le prix de gros et le prix de vente.

Ainsi, la marge brute des détaillants de mazout s'élevait à 16 cents le litre en décembre, soit 5 cents de plus que l'an dernier, ce qui veut dire que la vente de mazout est plus payante pour les vendeurs.

C'est vrai, reconnaît le porte-parole d'Ultramar, mais pour décembre seulement. En septembre, octobre et novembre, nos marges ont été inférieures à celles de l'an dernier, assure-t-il.

C'est la même chose pour l'essence. La marge brute des détaillants, soit la différence entre le prix de gros et le prix de vente, a été de 4,4 cents en 2007 (51 semaines sur 52), selon la Régie de l'énergie. C'est la marge la plus élevée des cinq dernières années.

Le prix moyen d'un litre d'essence ordinaire a été de 1,06$ à Montréal en 2007, soit 4% de plus qu'en 2006. L'essence a coûté jusqu'à 1,18$ dans la semaine du 30 avril et son prix le plus bas a été de 83,2 cents en débat d'année, dans la semaine du 22 janvier.