Jamais une organisation québécoise n'a fait aussi bonne figure au palmarès des 50 employeurs de choix au Canada. La firme d'ingénierie CIMA+ y trône cette année en cinquième position.

Jamais une organisation québécoise n'a fait aussi bonne figure au palmarès des 50 employeurs de choix au Canada. La firme d'ingénierie CIMA+ y trône cette année en cinquième position.

Ce qui fait d'elle la première entreprise du Québec à obtenir un aussi bon résultat dans cet exercice mené depuis 10 ans par les consultants en ressources humaines Hewitt & Associés. Un total de huit entreprises dont le siège social est situé au Québec se classent cette année parmi les 50 championnes canadiennes.

Cette performance de CIMA+, qui en est à sa troisième apparition au classement, n'étonne pas Marie Pinsonneault, associée principale chez Hewitt et responsable du développement d'affaires pour Montréal et l'Est du Canada. "Ils ont la volonté d'être les meilleurs, dit-elle. Pas seulement au Québec, mais à l'échelle canadienne. Ils n'hésitent pas à saisir toute opportunité qui est révélée par l'étude pour s'améliorer. Ils sont très agressifs à cet égard."

L'étude annuelle des Employeurs de choix au Canada sert à mesurer, à l'échelle nationale, la mobilisation des employés. En bref, elle permet de savoir quelles entreprises multiplient les efforts pour prendre soin de leurs troupes. Dans le cadre du présent exercice, Hewitt & Associés a sondé 145 organisations d'un océan à l'autre, dont 17 au Québec. Près de 115 000 employés et 1200 dirigeants se sont prêtés au jeu.

L'indice moyen de mobilisation, c'est-à-dire la mesure de l'engagement émotif et intellectuel d'un employé envers l'organisation pour laquelle il travaille, a légèrement fléchi par rapport à l'an dernier, passant de 77% à 76%. Daniel Drolet, actuaire, conseiller en ressources humaines agréé et coordonnateur de l'étude pour le Québec, croit savoir pourquoi.

"Nous avons 18 leviers qui influencent la mobilisation des employés dans les organisations. Nous les mesurons à l'aide de questionnaires. Trois de ces leviers ont diminué: les ressources, la motivation et les processus de travail. Cela s'explique par le fait qu'il y a eu beaucoup de changements dans les organisations au cours des dernières années, notamment dans le cadre de fusions. Le rythme de changement va très vite. Et ce dont on se rend compte, c'est que les entreprises n'ont pas eu le temps de digérer tous ces changements."

Le Québec bien représenté

Outre CIMA+, le Québec est encore une fois bien représenté chez les employeurs de choix. En comptant la firme d'ingénierie de Laval, huit organisations figurent au classement 2009, soit deux de moins qu'en 2008, qui fut une année record.

Par ordre de classement, les autres lauréats québécois sont le gestionnaire et propriétaire de centres commerciaux Ivanhoé Cambridge (16e rang), la compagnie d'assurances L'Union Canadienne (23e rang), la firme d'ingénierie Dessau (31e rang), la pharmaceutique Novartis Pharma Canada (37e rang), la pétrolière Ultramar, de même que les institutions financières Desjardins et Banque Nationale (respectivement 46e et 50e).

De ces huit sociétés, l'Union Canadienne est celle qui détient le record de longévité avec six apparitions parmi les 50 meilleurs employeurs de choix au Canada. Ivanhoé Cambridge, Novartis et Banque Nationale en sont à leur cinquième apparition. Ultramar (quatrième présence) et Cima+ (troisième présence) ferment le bal. Seuls Desjardins et Dessau y figurent pour la première fois.

Génie, construction et finances

Fait intéressant: cinq des 50 organisations inscrites au palmarès évoluent dans le secteur du génie et de la construction. "Et il y en a quatre parmi les 10 premiers, fait remarquer Daniel Drolet. Ma présomption est que ce sont des secteurs économiques où il y a une grosse pénurie de talents. Ce sont des organisations qui ont dû se battre pour attirer les talents au cours des dernières années. Et elles se sont améliorées en conséquence."

Encore plus intéressant: 17 des 50 lauréats du palmarès appartiennent aux secteurs bancaires ou financiers. Dans le contexte actuel de la crise du crédit, ces résultats collent-ils à la réalité?

"C'est un secteur qui a été en explosion ces dernières années. Même s'il y avait certains symptômes (NDLR: la crise du crédit) dans l'industrie financière en juin dernier quand les sondages ont été remplis, ça prouve que la mobilisation à ce moment-là n'a pas été affectée. Toutefois, ça va être intéressant de voir le classement de ces organisations l'an prochain", dit Marie Pinsonneault.

Dans le même ordre d'idée, Mme Pinsonneault affirme avoir une réaction mitigée face aux résultats de cette année. "Ce que je sens, c'est qu'il va peut-être y avoir des tournants importants dans la prochaine vague à cause du moment où la mobilisation a été mesurée. On arrive dans un cycle économique qui est différent de celui où on était il y a un an. Mais je pense que ce qu'il faudra surveiller, ce sont les stratégies que les organisations vont adopter pour maintenir leur branding d'employeurs de choix à travers la tempête économique."