Les prix à la production aux États-Unis ont chuté en octobre à un rythme qui constitue un record depuis que cette statistique est établie, c'est-à-dire depuis 1947.

Les prix à la production aux États-Unis ont chuté en octobre à un rythme qui constitue un record depuis que cette statistique est établie, c'est-à-dire depuis 1947.

Il s'agit d'un recul de 2,8%, a annoncé mardi le département américain du Travail.

Cette baisse, exprimée en données corrigées des variations saisonnières, est largement supérieure aux attentes des analystes, qui tablaient sur un recul de 1,8% par rapport au niveau des prix de septembre.

C'est le troisième mois consécutif que les prix à la production reculent, après -0,4% en septembre et -0,9% en août. Mais sur un an, les prix à la production restent en hausse, de 5,2%.

«L'inflation est le problème d'hier», a commenté Nigel Naught, d'IHS Global Insight, selon lequel «il est remarquable de voir qu'en juste quelques mois les peurs ont changé de cible, de l'inflation à la déflation, témoignant de la façon dont l'économie mondiale est soudain passée de l'expansion à la récession».

La chute d'octobre est uniquement attribuable à celle des marchés des matières premières alimentaires et énergétiques. Les prix de gros de l'énergie ont en effet reculé de 12,8% (plus forte baisse depuis juillet 1986), et ceux de l'alimentation (huiles, viandes, produits laitiers, légumes) de 0,2%.

Les prix à la production des produits pétroliers bruts ont chuté de 18,6%, et ceux de l'essence de 24,9% (record depuis 1947).

Toute pression inflationniste n'a pas disparu, puisque hors alimentation et énergie, les prix à la production progressent de 0,4% sur un mois, et, ce qui reste un record depuis 1989, de 4,4% sur un an.

Parmi ces produits, les prix des pneus (+4% en octobre), des véhicules utilitaires légers (+2,6%) et des avions civils (+1%) sont ceux qui progressent le plus vite.

«Nous voyons cela comme des hausses à retardement consécutives à l'emballement des prix des matières premières, qui se sont désormais retournés», a estimé Ian Shepherdson, de High Frequency Economics.

La hausse des prix à la production, qui avait été de 7,2% sur les sept premiers mois de l'année, s'est arrêtée grâce au retournement du marché du pétrole. Le baril de brut, en seulement quatre mois, a perdu près des deux tiers de sa valeur.

«Les chiffres d'aujourd'hui montrent une accélération de la tendance désinflationniste qui sera probablement également perceptible dans les prix à la consommation d'octobre», a indiqué Amine Tazi, de Natixis.

Cet indicateur doit être publié mercredi, les analystes anticipant en moyenne une baisse de 0,8%, après une stabilité en septembre.