Après l'acquisition de l'ontarienne Neilson pour 465 millions de dollars, il y a deux semaines, Saputo (T.SAP) reste prête à envisager d'autres achats à l'extérieur du pays.

Après l'acquisition de l'ontarienne Neilson pour 465 millions de dollars, il y a deux semaines, Saputo [[|ticker sym='T.SAP'|]] reste prête à envisager d'autres achats à l'extérieur du pays.

«Nous avons toujours un appétit pour d'autres acquisitions», a indiqué à La Presse Affaires le président et chef de la direction Lino Saputo Jr, peu après la présentation des résultats trimestriels de l'entreprise.

«Nous avons une entreprise très saine, nous avons une très belle structure en termes de ressources humaines et nous n'avons pas beaucoup de dettes. Même avec l'acquisition de Neilson, nous avons encore beaucoup de marge de manoeuvre dans notre bilan.»

M. Saputo indique que les possibilités d'achat au Canada sont plus limitées, en raison des parts de marché que l'entreprise détient déjà au pays. Les yeux de l'entreprise se tournent donc vers les États-Unis et le reste du monde.

«Aux États-Unis, on est un très grand acteur, mais l'industrie laitière est très fragmentée, note M. Saputo. Et nous avons des visées dans d'autres pays qui sont des producteurs de lait.»

Résultats

Saputo a annoncé hier une augmentation de ses profits de l'ordre de 10% au deuxième trimestre, comparativement à la période correspondante en 2007.

Le bénéfice net de l'entreprise atteint 69 millions, soit une bénéfice dilué de 33 cents par action, pour les trois mois se terminant le 30 septembre.

Malgré cela, le titre a perdu 4% de sa valeur après l'annonce des résultats pour clôturer à 24$ hier, à la Bourse de Toronto. Les analystes anticipaient des bénéfices par action de 38 cents, selon les estimations de Reuters.

«Nous avons une augmentation de nos chiffres, donc je crois que c'est très positif, dit néanmoins Lino Saputo Jr. Même avec la situation économique mondiale et la baisse des prix des sous-produits (poudres de protéine et lactosérum) dans le monde entier, nous avons quand même une croissance.»

Les revenus de l'entreprise ont augmenté de 165 millions, surtout en raison d'une hausse des revenus de près de 100 millions du secteur Produits laitiers USA.

L'acquisition de la coopérative laitière Alto, en avril dernier, est venue contrebalancer une baisse du prix moyen du bloc par livre de fromage et une baisse du volume de ventes.

«Le marché est plus volatil aux États-Unis, et on est habitué à ça. On n'est pas inquiet, mais il faut s'adapter.»

Au Canada, le volume des ventes est resté stable. L'acquisition de Neilson, qui devrait être conclue avant le 24 novembre, sera prise en compte dans le troisième trimestre.

L'entreprise a annoncé un dividende de 14 cents l'action, payable le 19 décembre. Elle a aussi annoncé un programme qui pourrait lui permettre de racheter 5% des actions ordinaires sur une période d'un an. Cela pourrait lui coûter jusqu'à 250 millions.

Saputo parmi les 60?

Le journaliste du Globe and Mail Andrew Willis indiquait hier sur son blogue que Saputo pourrait faire son entrée dans l'indice S&P/TSX60, aussitôt qu'une place se libérerait. Ce pourrait être le cas le 11 décembre prochain, une fois que BCE se transformera officiellement en société à capital fermé.

«Si on est sur un indice supplémentaire, c'est toujours très positif, parce que certains fonds n'achètent que des entreprises inscrites à certains indices, a indiqué Lino Saputo Jr. Mais nous n'avons aucun contrôle là-dessus.»

L'indice S&P/TSX60 comprend 60 des plus importantes entreprises canadiennes, comme Potash Corp, Bombardier ou la Banque Royale.

SAPUTO DEVANT LES TRIBUNAUX

Saputo, de concert avec Kraft et Parmalat, contestent devant les tribunaux de nouvelles règles fédérales qui obligeront, dès le 14 décembre, les producteurs de fromage à utiliser un pourcentage minimal de lait frais dans la fabrication.

Selon Lino Saputo Jr , la mesure pourrait avoir comme effet une augmentation des prix aux consommateurs. «D'après nous, le gouvernement outrepasse sa juridiction, soutient-il. Normalement, il doit se concentrer sur la sécurité et la santé des consommateurs. Ces règlements n'ont aucun impact sur la sécurité de nos produits. »