Le constructeur automobile français Renault a annoncé jeudi une hausse de 37% de ses profits au premier semestre, mais a averti qu'il poursuivrait son plan de rationalisation, avec notamment la possible suppression d'environ 5000 à 6000 emplois en Europe d'ici 2010.

Le constructeur automobile français Renault a annoncé jeudi une hausse de 37% de ses profits au premier semestre, mais a averti qu'il poursuivrait son plan de rationalisation, avec notamment la possible suppression d'environ 5000 à 6000 emplois en Europe d'ici 2010.

Alors que les profits nets se sont élevés à 1,46 milliard d'euros (environ 2,31 G$ CAN) en juin, contre 1,07 milliard d'euros (environ 1,70 G$ CAN) l'année précédente à la même période, Renault a fait savoir qu'il ne s'attendait pas à atteindre l'objectif des ventes pour 2008, soit 3,3 milliards de véhicules, en raison d'un environnement économique difficile, tablant désormais sur environ trois milliards d'unités.

«La dégradation de l'environnement économique dépasse les hypothèses les plus pessimistes du plan» actuel de réduction des coûts, surnommé Renault Contrat 2009, selon un communiqué de l'entreprise, qui cite «l'augmentation du prix du pétrole», «la hausse des prix des matières premières», «l'évolution défavorable des parités», «la crise financière» et le «recul des marchés automobiles européens majeurs».

Renault entend «agir rapidement», avec une hausse des prix de vente, le gel des recrutements en Europe et «un allégement du plan produit par la simplification, le gel ou le report de projets considérés comme non prioritaires».

Mais le constructeur précise que d'autres actions sont en cours d'examen, dont une réduction des coûts de structure de 10%, notamment par un plan de départs volontaires essentiellement en Europe, ainsi que la réorganisation des sites de production.

Lors d'une conférence de presse, le directeur financier, Thierry Moulonguet, a précisé qu'un plan de suppression d'environ 5000 emplois par départs volontaires était actuellement à l'étude avec les syndicats.

Il a également déclaré que l'entreprise envisageait de réduire l'activité à l'usine de Sandouville, en Seine-Maritime, de deux équipes à une seule.

Environ 1000 postes seraient concernés, selon le syndicat CGT, qui affirme qu'un même scénario pourrait être appliqué à l'usine de Flins, dans le département des Yvelines.

Le pdg de Renault, «Carlos Ghosn signe une nouvelle dégradation des conditions de vie et de travail avec à l'évidence, la prévision de nouveaux drames humains», prévient le syndicat dans un communiqué, en référence aux suicides de quatre salariés du site de Guyancourt depuis 2006.

Faisant part de sa «stupeur», Force ouvrière, un autre syndicat représentant des employés du constructeur, «exige la convocation d'un CCE (comité central d'entreprise) extraordinaire de toute urgence pour aborder ce sujet afin de trouver les solutions nécessaires pour préserver l'emploi en France et rassurer l'ensemble des salariés de Renault, avant leur départ en vacances».

Dans un communiqué, FO entend «interpeller les pouvoirs publics pour leur rappeler aussi leur responsabilité en tant qu'actionnaire de Renault».