Les Canadiens qui se partageront des milliards de dollars cette année en héritage devraient éviter d'investir cet argent sur le marché instable des actions et plutôt se concentrer à rembourser leurs dettes, ont soutenu des conseillers en placements.

Les Canadiens qui se partageront des milliards de dollars cette année en héritage devraient éviter d'investir cet argent sur le marché instable des actions et plutôt se concentrer à rembourser leurs dettes, ont soutenu des conseillers en placements.

«Certainement, si je devais recevoir une large somme aujourd'hui, je serais très prudent dans la manière d'en disposer», a confié le conseiller Gordon Pape.

La crise immobilière aux États-Unis qui a commencé à gagner le Canada a amené certains analystes à prédire un marché fortement à la baisse jusqu'en 2010.

Les investisseurs devraient être très conservateurs, a fait valoir M. Pape en entrevue. «Je crois que la meilleure chose à faire présentement est d'être opportuniste et patient», a-t-il affirmé.

M. Pape recommande de déposer son argent dans des comptes à court terme en attendant de trouver une belle occasion qui respecte certains critères d'investissement prédéterminés.

Selon une étude menée en 1997 par le gestionnaire de fonds mutuels Groupe Investors, 40 % des Canadiens devaient recevoir un héritage sur une période de 20 ans, pour un montant total de 1 trillion $. Un Canadien sur cinq pouvait s'attendre à obtenir plus de 100 000 $, et plusieurs devaient hériter de maisons de valeur et de chalets.

M. Pape a soutenu que les Canadiens recevant un héritage devraient en profiter pour rembourser des dettes non déductibles comme les prêts hypothécaires, les prêts personnels et les comptes de cartes de crédit.

Les Canadiens plus âgés qui pensent à s'assurer une belle retraite devraient être particulièrement prudents dans leurs investissements. Les gens dans la trentaine ou la quarantaine pourraient choisir de rembourser leurs prêts automobiles, d'investir le maximum en régimes enregistrés d'épargne retraite (REER) ou de contribuer aux régimes enregistrés d'épargne études (REEE) de leurs enfants.

Rembourser ses prêts est une solution gagnante, a également soutenu le gestionnaire de portefeuille chez KCM Wealth Management, Adrian Mastracchi.

M. Mastracchi recommande de ne pas toucher à l'héritage pendant 60 à 90 jours, le temps de développer un plan. «Prenez une pause, un peu de recul, et une fois que vous aurez bien réfléchi, passez à l'action», a-t-il conseillé.

Les investisseurs qui mettent la main sur une bonne somme d'argent peuvent être tentés de jeter leur dévolu sur des actions longuement convoitées. Mais M. Mastracchi a fait valoir qu'aucune compagnie ne devrait accaparer plus de 4 ou 5 % du portefeuille d'un investisseur.

La conseillère en placements Sandra Foster a prévenu qu'investir un héritage personnel dans la maison familiale risque de couper la poire en deux dans le cas d'un divorce. Au Québec, toutefois, la contribution est retournée au récipiendaire de l'héritage.

La contribution devrait être pleinement reconnue dans les papiers juridiques, selon l'auteure de You Can't Take It With You (Vous ne pouvez pas partir avec l'argent), un guide sur les planifications successorales.

Il est crucial d'établir une stratégie d'investissement, a-t-elle souligné.