Les actionnaires de Bear Stearns (BSC), ex-fleuron de la finance new-yorkaise qui a failli mourir dans la tourmente du supbrime, se réunissaient jeudi pour une ultime assemblée générale.

Les actionnaires de Bear Stearns [[|ticker sym='BSC'|]], ex-fleuron de la finance new-yorkaise qui a failli mourir dans la tourmente du supbrime, se réunissaient jeudi pour une ultime assemblée générale.

Cette assemblée doit entériner le rachat au rabais de la prestigieuse enseigne par JPMorgan [[|ticker sym='JPM'|]].

Les actionnaires étaient conviés à 10h au siège historique de la banque d'affaires, un superbe gratte-ciel du quartier des affaires. Ils devront valider formellement le rachat du groupe, imposé par la Réserve fédérale en mars et finalisé en avril.

La pilule est d'autant plus amère que la banque a été cédée pour moins du tiers de sa valeur et que nombreux sont ceux qui pensent que le groupe aurait pu être sauvé.

Bear Stearns, rare institution de Wall Street à n'avoir affiché aucune perte en 85 années d'existence - jusqu'au trou de 854 M$ US du quatrième trimestre 2007 - a été rachetée par JPMorgan pour environ 1 G$ US.

Ce prix permet notamment à la grande banque généraliste de prendre possession de l'immeuble du siège social, valorisé à 1,2 G$ US.

Bear Stearns, l'une des cinq grandes banques d'investissements new-yorkaises, devait même initialement être rachetée pour la somme dérisoire de 200 M$ US, les autorités américaines ne souhaitant pas donner l'impression que les actionnaires ont été épargnés.

L'opération, pilotée de manière inédite par la Fed, a eu pour but d'éviter une faillite, qui aurait pu entraîner une crise de confiance majeure sur un échiquier financier international déjà sérieusement ébranlé.

Au moment du rachat, Bear Stearns était asphyxié par une exposition de 33 G$ US sur les titres adossés à des créances hypothécaires risquées, et faisait face à une crise de trésorerie après que plusieurs clients eurent retiré leur argent.

Le prix initial proposé, à comparer avec une capitalisation boursière de près de 3,5 G$ US, était tellement modeste qu'il avait suscité l'ire de plusieurs grands actionnaires.

L'assemblée générale se tient au moment où surgit une enquête sur de possibles manipulations du cours juste avant le rachat.

Le régulateur boursier SEC, dans le cadre d'une enquête sur les raisons de la déroute de la banque, se penche en effet sur des liquidations massives de positions sur des titres Bear Stearns qu'ont effectués plusieurs acteurs de la finance en mars, selon la presse.

Parmi ces investisseurs s'étant délestés de leurs actions Bear Stearns figurent Goldman Sachs [[|ticker sym='GS'|]], une autre banque phare de Wall Street, et les fonds d'investissements à risques Citadel et Paulson.

Les enquêteurs cherchent à déterminer si ces mouvements sur les marchés ressortent du délit d'initiés, voire s'ils ont précipité l'implosion de Bear Stearns.

Pour leur part, les employés de Bear Stearns, dont l'épargne en action du groupe s'est envolée, ne décolèrent pas des choix faits par leur direction pour gérer la crise.

Bear Stearns était au bord de l'implosion depuis plusieurs mois, déstabilisée par l'indécision de ses dirigeants sur les décisions à prendre pour les investissements dans l'hypothécaire subprime, malgré des signaux d'alarme répétés de traders confirmés, selon la presse américaine.

Bear Stearns a été la première banque américaine touchée massivement par l'effondrement du marché des crédits hypothécaires.

La banque a reconnu dès juillet 2007 que deux de ses fonds spéculatifs ayant investi massivement sur des produits subprime ne valaient quasiment plus rien.