Pour le sixième mois d'affilée, le dollar canadien a faibli face au billet vert en novembre.

Pour le sixième mois d'affilée, le dollar canadien a faibli face au billet vert en novembre.

Notre monnaie a commencé le mois à 82,84 cents US d'équivalence, elle le termine tout juste au-dessus des 80 cents. Sur un marché des plus calmes hier à cause de la Thanksgiving américaine, le dollar canadien a fléchi quelque peu. Il a cédé 39 centièmes à 80,84 cents US.

«L'incertitude politique et, franchement, la perspective de voir le NPD avec une emprise sur le pouvoir ajoutent aux maux du huard, juge Douglas Porter, économiste en chef adjoint à BMO Marchés des capitaux. Comme le fait remarquer un loustic averti: une crise à la fois, s'il vous plaît.»

«Le gouvernement n'a pas encore terminé sa mise à jour économique que déjà les partis de l'opposition veulent le faire tomber pour déclencher de nouvelles élections, ironise François Barrière, vice-président au développement des affaires, marchés internationaux, à la Banque Laurentienne. Nous n'aurons bientôt plus rien à envier aux politiciens italiens.»

Quelques spéculateurs ont misé sur l'incertitude politique, surtout en début de séance. Les opérations sur notre monnaie sont néanmoins venues principalement d'Europe, où les investisseurs fermaient leurs positions pour la fin du mois. «C'était des transferts de fonds», résume Guy Phaneuf, directeur des instruments de dette à BMO marchés des capitaux.

Il croit que le huard est sous-évalué présentement mais que la crise des liquidités pourrait le faire encore baisser d'ici à la fin de l'année. Décembre est en général le mois où les sièges sociaux étrangers rapatrient les dividendes de leurs filiales canadiennes. Comme les liquidités sont difficiles à trouver, les multinationales ne se gêneront pas pour puiser dans la caisse.

Si le huard est sous-évalué, c'est que le pétrole a atteint un prix trop faible pour soutenir l'offre à long terme. Aux environs de 50$US le baril, beaucoup de champs, à commencer par les sables bitumineux, ne sont pas rentables. Le rebond attendu mettra peut-être quelques mois encore cependant.

En novembre, le huard est passé à deux reprises sous la barre des 80 cents, mais il a facilement pu rebondir.

Son repli mensuel reste très faible, si on le compare à son piqué d'octobre, amorcé à 93,97 cents US.

Cette chute mensuelle de 12% était la plus forte depuis 1950.

C'est le 30 mai que notre monnaie a franchi la parité pour la dernière fois, à hauteur de 100,70 cents US.

Le décrochage des prix des produits de base l'a conduit à s'en éloigner progressivement jusqu'à ce que la crise du crédit provoque sa chute.

À sa hauteur présente face au billet vert, le huard apporte un baume aux producteurs canadiens. Ceux qui vendent des biens industriels dont les prix sont fixés en dollars américains, comme le papier journal ou l'aluminium, font un gain de change. «La dépréciation du dollar canadien aura servi de bouclier aux producteurs canadiens», suggère Paula Cure, économiste à Scotia Capitaux.

Voilà qui explique pourquoi l'indice des prix des produits industriels (IPPI) est demeuré inchangé au Canada en octobre.

«L'IPPI reflète les prix que les producteurs canadiens reçoivent au moment où les produits franchissent les portes des usines», précise Statistique Canada.

Par contre, la baisse des coûts de transport ou des combustibles fossiles a diminué les coûts de production de plusieurs producteurs.

Cela se reflète dans l'indice des prix des matières brutes, qui inclut les biens qui ne sont pas produits au Canada.

Il a plongé de 12,5% au cours du mois.

Dans ces conditions, les fabricants canadiens voient les coûts de leurs intrants diminuer.

Cela accroît leur compétitivité au moment où la demande rapetisse.