Avec de solides résultats financiers en poche et le iPhone d'Apple bien en main, Rogers Communications (T.RCI.B) attend le ralentissement économique de pied ferme.

Avec de solides résultats financiers en poche et le iPhone d'Apple bien en main, Rogers Communications [[|ticker sym='T.RCI.B'|]] attend le ralentissement économique de pied ferme.

«Nous avons les fonds nécessaires pour passer au travers une tempête, même une grosse», a déclaré le président et chef de la direction de Rogers Communications, Ted Rogers, au cours d'une téléconférence destinée aux analystes financiers hier, en marge de la divulgation des résultats du troisième trimestre.

Le marché semble avoir approuvé: l'action de catégorie B de Rogers a grimpé de plus de 10% pour clôturer à 32$ hier à la Bourse de Toronto.

Les revenus de Rogers ont augmenté d'un respectable 14% par rapport au troisième trimestre de 2007 pour atteindre 2,98 milliards de dollars. Le bénéfice net a bondi de 84%, passant de 269 à 495 millions. Une bonne partie de cette performance est cependant liée à une sérieuse réduction d'impôt. C'est ainsi que le bénéfice d'exploitation n'a augmenté que de 10%, ce qui est quand même appréciable dans le contexte économique actuel.

«Lorsqu'on demande aux gens la dernière chose qu'ils accepteraient de sacrifier, certains mentionnent l'internet, d'autres, le téléphone, d'autres encore, la télévision, a déclaré Ted Rogers. Or, chez Rogers, nous avons les trois.»

Dans un rapport préparé hier matin, l'analyste Jeffrey Fan, de la firme UBS, continue de recommander l'achat de l'action.

«Nous croyons que les services de câblodistribution et de téléphonie sans fil résistent généralement bien pendant les périodes de ralentissement», a-t-il écrit.

Rogers dispose d'un atout de taille, le iPhone 3G d'Apple, qu'elle a lancé le 11 juillet dernier. L'entreprise a vendu environ 255 000 appareils iPhone au cours du trimestre, dont le tiers à de nouveaux clients. La vaste majorité des abonnés ont choisi des forfaits voix et données, ce qui signifie qu'en moyenne, ils génèrent des revenus mensuels plus élevés que les autres abonnés des services sans fil de Rogers. En outre, l'entreprise peut compter sur des revenus à long terme puisque tous les forfaits sont basés sur des contrats de trois ans.

Le lancement du iPhone a coûté très cher à Rogers puisque l'entreprise subventionne de façon significative chaque appareil qu'elle vend. C'est ainsi que les coûts associés à la vente d'appareils a plus que doublé au troisième trimestre, passant de 178 millions à 378 millions.

En dépit de cette augmentation, la division sans fil de Rogers a réussi à maintenir un bénéfice d'exploitation relativement stable de 693 millions.

«Bien que les coûts initiaux liés à l'ajout rapide d'abonnés au iPhone soient très élevés, il s'agit d'un investissement qui devrait rapporter gros parce que les revenus par clients seront plus élevés et parce que le taux de désabonnement sera plus bas», a affirmé Ted Rogers.

Jeffrey Fann, d'UBS, est d'accord. «Ça promet pour le long terme», a-t-il écrit dans son rapport.

La filiale de câblodistribution a connu pour sa part un bon troisième trimestre: son bénéfice d'exploitation a augmenté de 20% par rapport à la même période de l'exercice précédent, notamment grâce à la popularité de la télévision en haute définition.