À la différence du G8, le groupe des 20 regroupe à la fois les grandes puissances économiques et les grandes économies nouvellement industrialisées.

À la différence du G8, le groupe des 20 regroupe à la fois les grandes puissances économiques et les grandes économies nouvellement industrialisées.

Créé en 1999 sous l'impulsion de quelques ministres des Finances dont le Canadien Paul Martin qui en a été le premier président, le G20 rassemble les ministres des Finances, les gouverneurs des banques centrales de ses 20 membres ainsi que la haute direction du Fonds monétaire internationale et de la Banque mondiale.

Le Canada y jouit d'un prestige particulier en raison de son engagement initial encore frais dans les mémoires. C'est un capital politique qu'il ne peut autant afficher à la table du G8 ou au Forum économique Asie-Pacifique (APEC).

Le poids économiques du G20 est considérable: environ 90% de la taille de l'économie mondiale.

En font partie: l'Afrique du Sud, l'Allemagne, l'Arabie Saoudite, l'Argentine, l'Australie, le Brésil, le Canada, la Chine, la Corée du Sud, les États-Unis, la France, l'Inde, l'Indonésie, l'Italie, le Japon, le Mexique, le Royaume-Uni, la Russie et la Turquie. L'Union européenne complète l'aréopage.

L'avantage du G20, c'est que toutes les nations concernées par les grands déséquilibres mondiaux y sont représentées.

L'Arabie Saoudite et la Chine

«L'Arabie Saoudite, le poids lourd de l'OPEP, va écouter attentivement ce que les États-Unis auront à dire. Pour elle, une monnaie arrimée au billet vert est insoutenable, fait remarquer en entrevue Hans-Guenter Redeker, stratège mondial, marché des changes chez BNP Paribas, à Londres. La vraie question est quand va-t-elle la faire flotter?»

Toutes les monarchies pétrolières de la péninsule arabique (regroupées dans le Conseil de coopération du Golfe (GCC)) ont arrimé leur monnaie au dollar.

Elles vivent un boom économique grâce à la flambée du prix du brut qui valait moins de 30$US le baril, peu avant l'invasion de l'Irak.

Elles importent leurs biens de consommation en grande partie d'Europe et sont aux prises avec une inflation galopante que seule la réévaluation de leur monnaie pourrait diminuer.

La Chine est piégée de la même manière. L'indice des prix à la consommation filait au taux annuel de 6,5% en octobre, soit quatre points de pourcentage de plus qu'il y a deux ans.

À la différence des États-Unis où les aliments représentent 14% de la valeur du panier de provisions des ménages, le tiers de celui des Chinois est composé de nourriture, en grande partie importée, fait remarquer Stéfane Marion, économiste en chef adjoint à la Financière Banque Nationale.

«La réévaluation du yuan servirait à la fois de resserrement monétaire (ce qui attiédirait la surchauffe des exportations) et allégerait l'inflation sur les produits de base importés, libellés en dollars américains.»

En 1993, soit huit ans avant son entrée dans l'Organisation mondiale du commerce, entrée qui allait bouleverser la donne des échanges internationaux, la Chine avait dévalué sa monnaie de 50% pour la fixer à 8,8 yuans pour un dollar américain.

Sous les pressions internationales, elle a commencé à laisser flotter le yuan dans une fourchette étroite, en 2004.

Ces jours-ci, il faut encore 7,4 yuans pour acheter un billet vert, soit encore bien plus qu'en 1994, malgré la formidable expansion de l'économie chinoise.

C'est dire jusqu'à quel point le yuan est sous-évalué, ce qui accentue les déséquilibres mondiaux.

«On entrevoit mal que les Chinois bougent sous les pressions internationales, juge M. Marion. Mais si elle fait quelque chose, les autres nations émergentes vont bouger aussi.»

«Il peut y avoir une déclaration commune, croit M. Redeker. La grande difficulté toutefois, c'est de tomber d'accord sur un échéancier.»

Quelques déclarations multilatérales convergeant vers cet objectif pourraient cependant être bien reçues.