Un commerçant du boulevard Saint-Laurent a présenté vendredi en Cour supérieure une requête de recours collectif contre Gaz Métro.

Un commerçant du boulevard Saint-Laurent a présenté vendredi en Cour supérieure une requête de recours collectif contre Gaz Métro.

Il compte réclamer un dédommagement pour tous ceux qui ont subi des inconvénients, notamment financiers, à cause des travaux imprévus que l'entreprise réalise actuellement.

Gaz Métro a eu beau s'excuser d'avoir très mal planifié ses réparations sur le boulevard Saint-Laurent et promettre d'aider les commerçants pour faire la promotion de leur artère, certains ont en travers de la gorge le fait de ne pas pouvoir profiter pleinement des avantages du beau temps à cause de la quarantaine de tranchées que l'entreprise est en train de faire entre la rue Sherbrooke et l'avenue du Mont-Royal.

La Presse est passée, vendredi, dans le quartier. Il résonnait du bruit des camions de goudron. La poussière, la fumée, les trottoirs où le ciment sèche, la chaussée entaillée à intervalles réguliers, le boulevard Saint-Laurent n'est toujours pas fini. Les passants slaloment encore entre les chantiers. Tout a pris du retard.

Gaz Métro a reconnu qu'elle avait eu tort de rejeter par deux fois l'offre de la Ville de Montréal, qui lui proposait de faire ses travaux en même temps que les autres entreprises de services publics. Mais Marc Talbot, propriétaire du Second Cup du 3695, boulevard Saint-Laurent, a décidé de faire payer Gaz Métro.

Son entreprise a déposé en Cour supérieure une demande en recours collectif au nom des commerçants, des locataires et des propriétaires de l'artère.

«À la fin de la construction, on a vu nos chiffres de vente remonter, mais quand Gaz Métro est revenue faire ses travaux, nos chiffres sont redescendus, dit M. Talbot. Nos demandes se fonderont sur les diminutions de nos ventes et de celles des autres commerçants.»

Pascale Rouyé, propriétaire du restaurant La Porte, soutiendra ce recours collectif. «On n'a eu aucune compensation, dit-elle. Regardez aujourd'hui: ils ont coulé le goudron en plein midi, devant les clients, alors qu'on est dans la période où il fait beau et où l'on devrait se refaire une santé financière. J'espère que les commerçants vont suivre.»

Des commerçants contre un recours

Pas sûr qu'ils le fassent tous. Paolo Oliveira, secrétaire de la Société de développement du boulevard Saint-Laurent, dit qu'il ne soutiendra pas le recours collectif.

«On n'a aucun intérêt à le faire, dit-il. Nous, on travaille fort pour avoir une entente avec Gaz Métro. Ce n'est pas une entente financière. En bout de course, on espère qu'ils nous aideront à promouvoir le boulevard et tout le monde sera gagnant à long terme. Mais on n'a pas le droit d'empêcher les gens d'intenter un recours collectif.»

«À travers les réunions de la société de développement, je ne voyais pas de progrès, dit Marc Talbot. Avec mon avocat, qui représente beaucoup de commerçants, on pense qu'on aura beaucoup d'appuis. On ne l'aurait pas si fait si on n'avait pas été sûrs d'être soutenus. Et puis, une entente à l'amiable avec Gaz Métro, cela prendrait beaucoup trop de temps.»