Pour faire le saut du TSX Croissance à la grande Bourse de Toronto, le groupe MTY (V.MTY), propriétaire de bannières comme Sushi Shop et La Crémière, lorgne une fiducie de revenus déjà inscrite à Toronto.

Pour faire le saut du TSX Croissance à la grande Bourse de Toronto, le groupe MTY [[|ticker sym='V.MTY'|]], propriétaire de bannières comme Sushi Shop et La Crémière, lorgne une fiducie de revenus déjà inscrite à Toronto.

Des discussions préliminaires sont déjà amorcées, a appris La Presse Affaires.

«Un de mes objectifs est d'acheter une compagnie déjà inscrite à Toronto», confie Stanley Ma, président et chef de la direction de MTY.

Depuis l'annonce de la fin des privilèges fiscaux accordés aux fiducies de revenu au début de 2011, plusieurs d'entre elles en arrachent en Bourse. Leurs titres sont malmenés.

«Si vous regardez ça, en 2011, plein de fiducies de revenu vont devoir se trouver des solutions. Il y a peut-être des opportunités à ce niveau-là», note M. Ma.

Il y a au moins huit de ces fiducies de revenu spécialisées dans la restauration: Pizza Pizza, Boston Pizza, Priszm, A&W, Keg Royalties, Second Cup, PDM Royalties ou Prime Restaurant. Toutes ont vu leur titre reculer depuis l'annonce du ministre Flaherty à l'automne 2006. De son côté, celui de MTY a presque doublé en deux ans.

En entrevue, il reconnaît avoir eu des discussions avec «une ou deux» d'entre elles, mais assure que ces pourparlers sont encore au stade «très préliminaire».

«Elles vont devoir trouver des solutions parce qu'elles ne pourront pas payer le dividende comme elles le font maintenant.»

Ça ne signifie pas que MTY songe à se transformer elle-même en fiducie de revenu. Plutôt, elle utiliserait ce véhicule pour passer à la grande Bourse de Toronto, évitant ainsi un long et couteux processus d'inscription.

Une fois acquise, la fiducie pourrait être transformée en société à actions.

M. Ma préfère-t-il une acquisition pure et simple ou une fusion? Son idée n'est pas encore complètement arrêtée. «J'ai ouvert la porte à des discussions. Si ça fait le bonheur des deux, tant mieux.»

L'avantage de MTY, c'est que M. Ma n'est pas pressé. Et que l'entreprise, qui ne verse pas de dividende, a quelque 20 millions dans ses coffres.

«Cash is king», dit-il. Autrement dit, l'argent est le nerf de la guerre. «Donc, la meilleure chose à faire, c'est de s'asseoir sur l'argent et d'examiner les meilleures opportunités, dit-il. Si on ne fait rien, d'ici un an ou deux, je suis très confiant que l'on aura tout près de 45 millions de liquidités. Donc, MTY sera dans une excellente position pour dire: OK. Tu veux te marier, fusionner?»

En disant cela, il remet lui-même en question son objectif d'avoir 1000 restaurants portant une de ses 19 bannières d'ici la fin de 2008, contre environ 830 actuellement.

«Si j'ai 1200 magasins et, deux ans plus tard, la compagnie s'en va chez le diable, ce n'est pas mieux. J'aime autant être prudent et sélectif.»

Il dit avoir examiné trois possibles acquisitions dans la dernière année, mais a changé d'idée après avoir examiné les livres à fond. Deux de ces chaînes de restaurants se trouvaient au Québec et la troisième, en Ontario.

Dans une note de recherche publiée au début du mois, l'analyste Michael Krestell, de M Partners à Toronto, soutient que MTY aura des liquidités de près de 32 millions à la fin de 2008 si elle ne procède pas à une acquisition, ce qui lui fait écrire: «Nous estimons que, cette année, MTY pourra faire une acquisition de l'ordre de 40 millions à 50 millions sans diluer son titre.»

Comme les quatre autres analystes qui suivent MTY, M. Krestell recommande l'achat du titre de la montréalaise, un d'eux y allant même d'un «strong buy», selon les données compilées par Bloomberg.

Leur cible moyenne est de 13,45$, contre 9,25$ à la fermeture des marchés mercredi.